(Société Civile Médias) – Alors qu’ils représentent une grande majorité de la population, les jeunes participent très peu à la vie politique et citoyenne au Togo. Une situation qu’entend corriger le Centre d’Etudes et de Recherches sur le Développement International (CERDI). Dans le cadre de l’« Académie des jeunes bâtisseurs » qu’initie cette organisation à l’endroit de 20 jeunes togolais, choisis parmi les meilleurs bacheliers de toutes les séries scientifiques, techniques et littéraires, un accent est mis sur la gouvernance locale et la participation politique des jeunes. A travers ce module, il s’agit de les rendre aptes à s’engager dans des initiatives basées sur des réponses à apporter aux besoins des communautés.
D’après Christian Teko Follikoue, responsable du département du développement organisationnel au CACIT et un des formateurs à la rencontre, un certain nombre de facteurs constituent des obstacles à la participation citoyenne des jeunes. Il s’agit entre autres de la méconnaissance que la jeunesse a du cadre légal et de tout ce qui constitue le levier mis en place par les autorités pour encourager leur participation ; le manque d’initiatives des jeunes et le manque de confiance en eux-mêmes qui les empêche d’approcher les autorités.
« A cela s’ajoute l’idée qu’ils ont de l’autorité qu’ils jugent le plus souvent comme une personne assez intimidante, ainsi que l’image que les aînés ont des jeunes aujourd’hui. Quand on parle de jeune, ça rime souvent avec l’inexpérience, l’immaturité, la drogue etc. Ce qui n’encourage pas les aînés à leur laisser de la place pour qu’ils puissent apporter aussi leurs contributions au développement local », indique M. Follikoue.
La formation sur la gouvernance locale et la participation politique a donc permis au CERDI de donner aux 20 participants à l’« Académie des jeunes bâtisseurs » des éléments sur ce qu’est la gouvernance, les attributions des élus locaux et comment les jeunes, au-delà de l’appartenance à un parti politique, peuvent apporter leur contribution dans la dynamique du processus de décentralisation en cours au Togo.
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« Il s’agissait de faire comprendre aux jeunes que la participation politique ne se limite pas forcément à l’appartenance à un parti politique mais plutôt une participation citoyenne qui voudrait que le jeune aide les élus de sa communauté pour le développement local », explique le formateur qui salue l’organisation de l’« Académie des jeunes bâtisseurs ». Cette initiative, selon lui, permettra de développer le leadership transformationnel des jeunes afin qu’ils aient confiance en eux-mêmes et se rendre compte qu’ils ont la capacité d’apporter quelque chose au développement de leur communauté.
Déjà engagée dans des initiatives de développement communautaire avec le Conseil consultatif préfectoral des enfants du Moyen-Mono (CCPE Moyen-Mono), Larissa Danielou estime avoir tiré beaucoup de connaissances de cette formation sur la participation politique des jeunes.
« Avec le CCPE Moyen-Mono, nous avions l’habitude d’aller chez le maire et de discuter avec lui des problèmes nous concernant grâce au projet ‘Girls Lead’ que nous avons mis en œuvre avec Plan International Togo. Mais cette formation m’a apporté un peu plus dans la mesure où elle m’a permis d’avoir d’autres idées sur la façon dont je dois m’engager pour avoir plus d’impact sur ma communauté », indique-t-elle.
Prévue du 17 au 20 octobre, l’« Académie des jeunes bâtisseurs » entend contribuer à une meilleure prise en compte des jeunes dans une approche de développement inclusif au Togo. Elle se situe dans le cadre du projet « Initiatives pour l’appropriation du futur par le génie de la jeunesse togolaise du présent », mis en œuvre en collaboration avec Togo Goes On eV., une association de solidarité internationale basée en Allemagne, avec l’appui financier de Stiftung Nord-Süd-Brucken.
Outre le module sur la gouvernance locale et la participation politique, les participants sont également formés sur le leadership transformationnel et excellence des jeunes ; le Citoyenneté, le Civisme et le développement ; la pensée critique, les bases de l’économie sociale et solidaire.