Mariages d’enfants : WiLDAF-Togo met à contribution de jeunes cyberactivistes pour l’éradication du phénomène

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Consciente que les nouvelles technologies sont des outils indispensables dans la promotion et la protection des droits de l’homme et que les réseaux sociaux constituent un fort levier de changement et de plaidoyer, WiLDAF-Togo se sert de ces canaux pour l’éradication du phénomène des mariages d’enfants. C’est dans cette optique que l’organisation a renforcé les capacités de 10 jeunes cyberactivistes sur la maîtrise et l’utilisation du digital pour faire de la sensibilisation, du plaidoyer et de la mobilisation de l’opinion publique sur les mariages d’enfants, le genre et les Droits en matière de santé sexuelles et reproductive (DSSR) des femmes et des filles.

Au Togo, selon une enquête récente, l’âge d’entrée en union des femmes est précoce. A en croire les résultats, 9 % des femmes de 25-49 ans au moment de l’enquête étaient déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans et environ trois femmes sur dix (32 %) étaient déjà en union avant 18 ans révolus. Une situation contre laquelle WiLDAF-Togo (Women in Law and Development in Africa) se bat via le projet Agir pour l’Abandon des Mariages d’Enfants (AAME), financé par Amplify Change et mis en œuvre au Togo et au Mali.

Vue, en partie, des participants à l’atelier de formation

Pour atteindre les objectifs du projet, une série d’activités ont été prévues, au rang desquelles le renforcement de capacité des cyber activistes sur les DSSR des filles et les mariages d’enfants.

Tenue du 4 au 6 octobre et animé par deux personnes ressources, l’atelier de formation a permis aux 10 jeunes cyberactivistes invités d’avoir une idée du phénomène du mariage des enfants, des causes et surtout des solutions pour l’éradiquer. Un accent a été mis sur les activités que les participants pourraient mener en ligne pour freiner le phénomène.

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Ainsi donc, la formation a consisté à outiller 10 jeunes cyberactivistes sur la maitrise et l’utilisation du digital pour sensibiliser et mobiliser l’opinion sur les DSSR et le mariage d’enfants. Il s’est agi également de les former sur les meilleurs pratiques en matière de communication en ligne pour favoriser une prise de conscience dans différents milieux sur le phénomène.

Les jeunes cyberactivistes ont également été outillés sur les méthodes et stratégies efficaces de plaidoyer sur les réseaux sociaux.

Anne Colette Kpedji, Directrice exécutive de WiLDAF-Togo

« On leur a appris comment concevoir les messages, les messages à concevoir selon le type de réseau social, les hachtag à utiliser, comment utiliser un réseau social en tant que jeune pour pouvoir attirer les gens et faire passer le message », explique Anne Colette Kpedji, Directrice exécutive de WiLDAF-Togo. « Des informations leur ont été fournies sur les lois numériques et la liberté d’expression en ligne. Une partie de la formation a également consisté à créer avec les participants des contenus en ligne percutant et pertinent pour lutter contre les mariages d’enfants », ajoute Mme Kpedji.

Par cette action, WiLDAF-Togo entend mettre à contribution ces jeunes acteurs pour le changement des lois et des normes traditionnelles en faveur des mariages d’enfants et des DSSR. Participante à la formation, Méschak Gnaro compte jouer sa partition.

« Après les connaissances que j’ai reçues à cette formation, je m’engage personnellement à participer à la campagne digitale de WiLDAF-Togo pour l’éradication des mariages d’enfants », promet-elle, avant de souligner l’amélioration qu’apportera la formation aux contenus qu’elle publie sur le net.

Méschak Gnaro, participante à la formation

 « Je suis déjà engagée et sur mes réseaux sociaux, notamment Facebook, j’écris des messages mais ils n’attirent pas tellement. Grâce à cette formation, je vais pouvoir faire une analyse de mon audience et savoir ce que je peux faire pour attirer plus les gens vers les messages que je véhicule et plus particulièrement vers les publications que je compte faire pour l’éradication des mariages d’enfants ».

A noter que 30 organisations de la société civile togolaises, reparties sur toute l’étendue du territoire, sont partenaires de mise en œuvre du projet AAME, chapeauté par WiLDAF Afrique de l’ouest.