Energies renouvelables : Divers acteurs outillés sur le rôle des ACE dans la transition énergétique

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Les Agences de crédit à l’exportation (ACE) ont pour mission première de faciliter le commerce extérieur des pays qu’elles supportent à travers des financements de projets. Discrètement elles jouent aussi un rôle dans la promotion des énergies fossiles. Alors qu’elles peuvent influencer l’accélération vers la transition énergétique juste, elles sont fortement impliquées dans les investissements qui mettent en avant l’utilisation des énergies fossiles. Dans sa mission de veille et de proposition de solutions pour zéro utilisation de ces énergies, l’ONG Les Amis de la Terre (ADT) murit des réflexions autour de cette préoccupation.

C’est dans ce cadre qu’elle a réuni, le 18 août 2023, différents acteurs en atelier autour du thème « le rôle des ACE dans la transition énergétique juste et réflexions à une action commune ». L’objectif était de sensibiliser les communautés, les organisations de la société civile et d’autres parties prenantes clés sur les activités et impacts des ACE.

Vue, en partie, des participants à l’atelier

« Aujourd’hui les ACE ont une part importante dans l’essor des combustibles fossiles. Chaque année, les ACE des pays du G20 soutiennent les entreprises du secteur à hauteur de 40 milliards de dollars tandis que les énergies renouvelables ne bénéficient que de 3,5 milliards de dollars. Ce sont des investissements énormes mais en même temps, les conséquences qui en découlent sont graves. Il faut donc qu’on prenne conscience et qu’on agisse », indique Elorm Kokou Amegadze, directeur par intérim de l’ONG ADT.

A titre d’exemple, les ACE ont appuyés en Afrique des mégas projets comme l’Offshore Cape Three Points au Ghana) ; l’extraction de gaz (Mozambique GNL) en Mozambique ; Aéroport de Hoima, lié au projet EACOP en Ouganda); Complexe de GNL du Nigeria.

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La rencontre a été pour l’ONG ADT l’opportunité de renforcer les capacités des communautés, y compris des jeunes et des femmes, à faire campagne en faveur de la décarbonation des ACE ; et de mener un débat sur la signature de la déclaration de Glasgow et l’adhésion à l’alliance « Au-delà du pétrole et du gaz ».

Plus loin il a été aussi question de renforcer les capacités des groupes cibles à pouvoir mettre une pression accrue sur les gouvernements du Nord et du Sud pour qu’ils signent la déclaration de Glasgow et qu’ils s’engagent davantage lors de la COP28 sur l’élimination progressive des combustibles fossiles.

Pour Sylvia Djeri, juriste et Secrétaire Générale de l’association ‘‘Pour Elles’’, participante à cette rencontre, le contenu et les échanges ont été très riches, pertinents et instructifs. Elle livre ses impressions.

« Au sortir de cet atelier, je retiens que malgré que les États aient conscience des effets néfastes et dangereux qui découlent de la production de l’énergie fossile, la plupart continuent toujours par s’investir dans leur production, au détriment des énergies renouvelables. Il convient donc de réfléchir sur comment nous pouvons amener nos États à investir plus dans les énergies renouvelables, tout en abandonnant la production de l’énergie fossile, afin de préserver notre environnement ».

Les échanges et discussions ont été passionnantes entre acteurs de la société civile et hommes de médias. Ils ont porté entre autres sur la part des ACE dans l’essor des combustibles fossiles qui engendre quotidiennement les gaz à effet de serre, cause de la destruction de couche d’ozone ; les éco-attitudes à adopter pour lutter contre les changements climatiques qui de plus en plus impactent négativement notre vie. Les discussions ont également porté sur quelle transition énergétique le monde, notamment l’Afrique devrait opter afin de lutter contre les productions de l’énergie fossile.

Au vu des défis et enjeux, l’ONG ADT estime qu’il est alors primordial de s’attaquer au problème du financement des projets de combustibles fossiles par les ACE afin de garantir un avenir durable et équitable pour tous. Pour ce faire, il convient d’améliorer la transparence et la responsabilité, une réorientation des investissements vers des projets d’énergie renouvelables, et l’adoption de politiques qui donnent la priorité à l’énergie durable.