(Société Civile Médias) – Elles n’ont eu le BEPC que cette année et ont entre 15 et 18 ans. Mais 30 jeunes filles togolaises, initiées par le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT), disposent déjà de notions pouvant leur permettre de mener des actions de sensibilisation pour la promotion de la participation politique des femmes dans les Plateaux et Savanes, deux grandes régions du Togo. Elles ont été formées au cours de deux camps de leadership transformationnel organisé à leur intention du 19 au 23 octobre.
Tenus à Danyi et Cinkassé, ces deux camps s’inscrivent dans les activités prévues dans la mise en œuvre du « Projet d’appui à une participation politique des femmes dans la région des Plateaux et des Savanes ». Initié par le CACIT, ce projet, financé par l’Ambassade d’Allemagne au Togo, entend contribuer à l’empowerment des jeunes filles en vue de renforcer leur représentativité dans les instances de prise de décision au sein des programmes de développement communautaire.
« La participation et la contribution des femmes n’est possible que si ces dernières disposent des informations et des connaissances actualisées et s’investissent aux côtés des hommes, à l’élimination des nombreuses causes profondes de la discrimination qui continue de compromettre les droits des femmes dans les sphères privée et publique. La persistance de la compromission des droits des femmes et jeunes filles est perçue par la plupart des femmes comme un problème fondamental qui entrave l’effectivité de l’Etat de droit. En plus, leur engagement reste limité, faute de partage d’expériences, de maîtrise des instruments et mécanismes de protection des droits de l’Homme en général et ceux des femmes en particulier. Ce sont ces limites que nous voulons combler à travers l’organisation de ces camps », explique Doris GUINHOUYA, responsable du département promotion des droits de l’Homme et genre au CACIT.
« En plus de les avoir rendu aptes à organiser des actions de sensibilisation pour la promotion de la participation politique des femmes dans leur région, nous avons, au cours des deux camps, familiarisé les 30 jeunes filles au fonctionnement des institutions de la République de leurs localités », indique-t-elle.
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Les deux camps ont également permis de rendre opérationnel un mécanisme communautaire autour de la participation politique des femmes dans les zones cibles du projet.
« Cette rencontre nous a beaucoup appris. Elle m’a permis par exemple d’en savoir plus sur les concepts et théories du genre et de comprendre le concept d’égalité de genre. J’ai également appris comment combattre les stéréotypes de genre et je suis désormais armée pour mener des actions de sensibilisation sur cette thématique », confie une participante au camp de Danyi.
« De mon côté, je retiens tout ce qu’on nous a appris sur les Instruments juridiques en faveur des femmes et de l’égalité des droits hommes/femmes. Grâce à ce camp, je sais aussi comment procéder pour construire mon identité de leader et en être une dans le futur », indique une autre.
Au Togo, les postes de Premier ministre et de président de l’Assemblée nationale sont occupés par des femmes. Mieux, le dernier gouvernement contient environ 35% de femmes. Toutefois, des efforts restent à faire en ce qui concerne la participation des femmes à la vie politique et leur place dans les grandes instances de décision. La preuve, lors des récentes élections locales, sur 1527 postes à pourvoir, seulement 129 sièges sont revenus aux femmes soit un taux de 8 %.