INTERVIEW-Leadership des jeunes: Bienvenu MADJILEM livre ses impressions sur la 11è Session du CRL YALI DAKAR

Société Civile Médias
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(Société Civile Média) – De nationalité tchadienne, Bienvenu MADJILEM (photo) travaille au Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) comme jeune Consultant Assistant du Président de cette structure. Du 05 au 23 Novembre 2018, il a participé à la 11e Session Hybride du Centre Régional de Leadership – Young African Leaders Initiative (CRL YALI DAKAR). Pour rappel, le YALI est une initiative de l’ancien président des USA, Barack Obama, dont l’objectif est de soutenir le leadership des jeunes africains dans leurs efforts pour « stimuler la croissance renforcer la gouvernance démocratique et améliorer la paix et la sécurité dans le continent africain ». Le YALI couvre trois principaux programmes à savoir le Mandela Washington Fellowship, le YALI Network, et quatre Centres Régionaux de Leadership YALI (CRL YALI) dont celui de Dakar qui couvre 16 pays africains. A son retour de la capitale sénégalaise, il a accepté de partager cette expérience avec d’autres jeunes à travers une interview dont voici le contenu.

Bienvenu MADJILEM, vous avez participé, du 05 au 23 Novembre 2018 à la 11e Session de formation du CRL YALI DAKAR. A l’issue de ces trois semaines de formation, quelles sont vos impressions ?

Je voudrais, d’entrée de jeu, rappeler notre slogan « YALI, ça ne se raconte pas, mais ça se vit », pour dire combien j’ai été très ravi de participer à cette session de formation et de faire la rencontre de tous ces jeunes avec qui, en dépit de nos multiples particularités, nous éprouvons les mêmes désirs de voir nos pays sortir de l’obscurantisme de la mauvaise gouvernance, de l’incivisme politique, de la pauvreté, du chômage …
Vous savez, au même moment où nos différents africains souffrent des maux que je viens de nommer, au même moment, ils comptent dans leurs populations plus de 50% de jeunes âgés de moins de 30 ans, mais qui disposent de potentialités énormes et suffisantes pour désintoxiquer leurs pays de tous ces maux. J’essaie de faire le parallèle entre les défis auxquels sont confrontés nos pays et les potentialités de leurs jeunesses pour dire qu’en réalité, il faut dès maintenant outiller les jeunes africains et développer leurs capacités en leadership transformationnel afin qu’ils puissent opérer la rupture avec les pratiques incohérentes et inadéquates en vigueur dans leurs pays, sur le plan de la gouvernance tant politique que dans les secteurs publics et privés. C’est justement la raison d’existence de cette initiative dont je voudrais une fois de plus saluer la pertinence.

Le YALI est réputé à cause de la qualité de la formation qu’il fournit, de l’efficacité du réseau de ses allumnis, et surtout du nom du Président Barack Obama qui en est l’initiateur. Tout cela laisse croire que le processus de recrutement est très sélectif voire complexe. Comment avez-vous réussi à être sélectionné ?

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Vous avez raison ! Le YALI est réputé certes, mais il l’est, au même titre que toutes les autres sessions de formation offertes par les organismes tels que le CODAP, la Francophonie, etc. Pour ce qui est du processus de recrutement, je ne sais pas s’il faut dire qu’il a été très sélectif ou complexe. Mais je crois que pour être à la hauteur des attentes de toutes parts, la coordination du CRL YALI DAKAR a fait preuve de beaucoup de rigueurs dans le processus de sélection des participants dans les trois programmes de formation : le Public Management auquel j’ai été admis, le Civic Leadership et le Business et Entrepreneurship. Il en va de la crédibilité et de la notoriété de cette initiative !
Entre autres critères qui ont pesé dans la sélection, il faut relever que tous les participants l’ont été sur la base de leurs potentialités en leadership, lesquelles potentialités ont été mesurées à travers leurs engagements au service de leurs communautés respectives, leurs projets et/ou idées de projets personnels porteurs de changement et leurs capacités intellectuelles. Pour postuler, il suffit de créer un compte et remplir un formulaire sur le site du CRL YALI DAKAR (http://www.yaliafriquedelouest.org/registration/public/index.php/user/login). Alors, comme vous pouvez le comprendre, si j’ai réussi à être sélectionné, je crois que c’est parce que j’ai suivi le processus de sélection et rempli tous ces critères susmentionnés, ni plus ni moins.

Les participants, attestations de fin de formation en main
Les participants à la 11è session du CRL YALI Dakar, attestations de fin de formation en main

Vous venez de dire que vous avez été sélectionné au programme Public Management. Quel est l’objectif de ce programme, et sur la base de quel projet avez-vous été sélectionné ?

Le programme Public Management vise à renforcer les capacités en leadership des jeunes afin qu’ils soient à même de relever les défis en matière de bonne gouvernance, ainsi que de gestion des administrations publique et privée dans leurs pays respectifs. En plus de cela, il promeut le Nouveau Management Public comme méthode d’une gestion efficace et efficiente dans les secteurs publics et privés dans l’optique de booster le développement…
Cela dit, en droite ligne avec mes aspirations et activités professionnelles, j’ai postulé à ce programme avec l’idée de créer un Centre pour la promotion des droits de l’Homme et de la gouvernance démocratique au Tchad. Cette idée de projet est basée sur le fait que les droits de l’Homme sont de véritables leviers pour la bonne gouvernance et que, par conséquent, une action soutenue en faveur de la professionnalisation du travail des défenseurs des droits de l’Homme et d’appui aux institutions de l’Etat en charge de la mise en œuvre des droits de l’Homme pourrait contribuer à renforcer la bonne gouvernance et favoriser un meilleur développement durable, équitable et inclusif au Tchad.Je crois donc que cette idée de projet avait retenu l’attention des recruteurs qui n’ont pas hésité et lésiner sur les moyens pour m’offrir l’opportunité de participer à cette formation.

A l’issue de cette formation, qu’avez-vous appris de nouveau dans le domaine de management public pour votre développement personnel et l’amélioration du fonctionnement de votre organisation ?

Sans être prétentieux, je dirais que je n’ai rien appris de nouveaux, pour dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Néanmoins, je ne me permettrais pas d’ignorer les apports des formateurs dont l’expertise n’est plus à démontrer, des amis que j’ai rencontrés au cours de cette formation et de tous les participants, qui m’ont permis de comprendre davantage les responsabilités qui incombent à notre génération et la nécessité de travailler ensemble pour relever les défis que j’ai cité précédemment, et qui nous sont communs. Et si je dois résumer en quelques mots la teneur de cette formation, c’est que l’Homme est son propre défi et dans cet univers sans cesse renouvelé, il n’y a que des pratiques en matière de gestion de la chose publique et privée qu’il faut toujours corriger, actualiser et adapter aux changements, ainsi que des efforts à fournir continuellement pour atteindre l’excellence. Il doit en être ainsi pour mon développement personnel et celui de la structure dans laquelle j’exerce.

Merci Bienvenu MADJILEM pour votre disponibilité. Nous sommes arrivés au terme de notre entretien. Avez-vous un mot de fin ?

Je voudrais dire, dans le même ordre d’idées que la plupart de certains intellectuels et grands hommes de ce continent, que la meilleure solution pour sortir l’Afrique de l’obscurantisme est de former sa jeunesse et la promouvoir dans tous les sphères de la vie politique, économique et sociale afin qu’elle puisse opérer la rupture et provoquer le changement qu’il faut pour ce continent. Cette jeunesse dispose des atouts considérables, et de même qu’elle constitue une poudrière … si rien ne se fait pour lui permettre de s’exprimer, elle est également une opportunité pour le développement de l’Afrique si on lui accorde la possibilité de s’épanouir. Pour finir, je voudrais exprimer toute ma reconnaissance au CRL YALI DAKAR, à son Coordonnateur, Monsieur Oumar Touré et tout son staff à savoir les Sieurs Brice Aka, Tchombiano Kassoum, Pape, … Je n’oublie pas non plus le Centre Africain d’Etude Supérieur en Gestion (CESAG), l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID), le Synapse Center, le Centre Ouest Africain de Recherche (WARC), la Fondation Citi ainsi que tous les « yaliens » de cette 11e promotion pour leur excellente coopération. Merci à tous !!!!