LCF/City Fm-Confusion: Le personnel veut négocier, le directeur veut maintenir la pression

luzdelsol668
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(Agence Société Civile Média) – Que se passe-t-il au juste à LCF et City fm ? La question mérite d’être posée au vu de l’évolution qu’a connu ces dernières heures la mobilisation pour la réouverture de ces deux chaînes fermées par la HAAC depuis le 6 février. En effet, alors que le personnel, au cours d’une rencontre avec la presse ce vendredi, dit opter pour le dialogue, le directeur du groupe Sud Média sort du silence quelques minutes plus tard pour s’opposer à cette décision. Pour Luc Abaki, pas question de laisser tomber la pression de la rue. Un avis que ne partagent pas forcément certains de ses employés. Nous vous proposons la déclaration du personnel du groupe Sud Média suivie de la mise au point du directeur général de ce groupe.

Déclaration liminaire du personnel au cours de sa conférence de presse

Le lundi 06 février 2017, la Haute Autorité de l’Audio-visuel et de la

Communication a notifié au Groupe Sud Media (LCF et CITY FM) le retrait des fréquences radioélectriques.

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Depuis lors, le personnel a observé l’évolution de la situation d’un côté comme de l’autre ; la HAAC est restée imperturbable dans ses déclarations selon lesquelles ni LCF ni CITY FM ne disposent de dossiers à son niveau et n’ont obtenu aucune autorisation préalable d’installation et d’exploitation des fréquences. La direction du Groupe Sud Media n’a également pas évolué d’un iota dans sa position, estimant depuis le début que la procédure a été respectée.

Par ailleurs, plusieurs démarches ont été entreprises pour un retour à la normale :

– L’administration du Groupe Sud Media a déposé des recours auprès de la chambre administrative de la cour suprême pour faire annuler la décision du président de la HAAC.

– Les Organisations de la Société Civile ont également initié des actions notamment une série de manifestations pacifiques dont la première partie s’est déroulée ces 14, 15 et 16 février 2017.

Quant à nous les employés, après concertation, nous avions convié la presse à un point au cours duquel nous avions extériorisé notre sentiment de tristesse, de désespoir et d’angoisse face à cette situation, qui non seulement nous met dans une précarité de fait mais aussi a un impact psychologique sur nous chaque jour qui passe. Nous avons par ailleurs entamé des négociations de couloir auprès des institutions compétentes de la république en vue d’obtenir une issue favorable à cette situation à l’allure d’un labyrinthe. Pas plus tard que ce mardi 14 février, le personnel a officiellement saisi Madame le Médiateur de la République à cet effet.

Malheureusement, le personnel constate que toutes les démarches entreprises de part et d’autres n’ont pas encore connu un aboutissement heureux.

Cependant, nous tenons à remercier les uns et les autres en l’occurrence les organisations de la Société Civile, les organisations professionnelles de la presse et toutes les personnes qui se sont mobilisées pour cette cause et qui ont mené et continuent de mener des actions à des niveaux divers.

Pour notre part, prenant la mesure des choses, nous privilégions la voie du dialogue pour parvenir à une solution dans l’intérêt des près de 80 personnes employées du Groupe Sud Media. C’est pourquoi nous réitérons notre appel :

– au Président de la République Chef de l’état, à considérer, au nom de son mandat social, la situation du personnel du Groupe Sud Media et à s’impliquer personnellement dans la recherche d’une solution qui préserve les acquis sociaux des employés.

Le personnel tient à réaffirmer qu’il n’est mêlé ni de près ni de loin à quelque actions violentes ou propos haineux commises ou prononcés contre quiconque.

Il refuse de voir une situation de détresse sociale faire l’objet de récupération politique. En tenant compte des expériences passées, le personnel s’interroge en outre sur le bien fondé des manifestations publiques dans la résolution de cette situation. Il demeure profondément attaché à la vertu du dialogue et de la médiation dans un climat de paix et de respect pour les institutions de la république.

Fait à Lomé le 17 février 2017.

Le personnel du Groupe Sud Media.

La mise au point du Directeur du groupe Sud Média

Je viens de finir une réunion avec mes employés pour comprendre de quoi il retourne concernant leur déclaration de ce matin. Il s avère que c est un malheureux malentendu. Dans leur entendement ils auraient souhaité avoir un nombre conséquent de manifestants dans les rues de Lomé vu le niveau de révolte et de désapprobation que les décisions du président de la Haac ont suscité au sein de l’opinion.  Malheureusement, très peu de gens se sont résolus à l »action en dehors des dénonciations verbales. C’est donc par dépit que les employés  ont eu cette tentation de douter des résultats  des marches.  Mais qu il soit clair pour chacun, que plus que jamais mes employés sont déterminés à user de tous les moyens légaux pour retrouver leur boulot perdu à la suite de ce retrait arbitraire des fréquences.  C’est l’occasion pour moi, en ma qualité de premier responsable du groupe Sud Média de remercier très sincèrement toutes les bonnes volontés, toutes les forces vives de la nation, toutes les organisations de la société civile ainsi que les partis politiques pour leur engagement pour la cause du groupe Sud Média ! Ensemble nous gagnerons la lutte.

DG Groupe Sud média

Luc ABAKI