(Agence Société Civile Média) – L’archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo, est décidément très engagé et très dur à l’endroit de Joseph Kabila, le chef de l’Etat congolais. Alors que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) poursuit le dialogue entre le parti au pouvoir et l’opposition, l’ancien président de la conférence nationale congolaise n’a pas hésité à prendre position en faveur des mouvements de jeunes opposés au maintien au pouvoir de Kabila. Dans son homélie prononcée à l’occasion de Noël, Laurent Monsengwo n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Il a ouvertement condamné la violence exercée par le pouvoir de la RD Congo sur les manifestants.
« Il est plus facile de tuer que de ne pas tuer. Il est plus facile de céder à la violence que de résister à la force. Il est plus beau d’être artisan de la violence. Il n’y a pas de grandeur à manier les armes pour tuer les gens. Le fait de prendre le pouvoir par les armes ne justifie pas qu’on ne puisse le quitter que par les armes. Il est révolu le temps où l’on prenait le pouvoir par les armes, il est révolu le temps où l’on cherchait à conserver le pouvoir par les armes, en tuant son peuple », a-t-il dit, avant d’apporter son soutien aux jeunes.
« Ces jeunes ne réclament que leurs droits de vivre un peu plus dignement. Prenons garde, mes frères et sœurs, car quiconque tue par l’épée, périra par l’épée ».
Très influente sur la scène politique en RD Congo, l’église catholique est considérée comme un véritable acteur de la société civile. C’est ce qui explique son poids et la pression qu’elle exerce sur la classe politique en l’appelant au dialogue qu’elle a elle-même initié.