L’AFPM-Togo en ordre de bataille contre le harcèlement

Ama Larissa AGBENOU
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(Société Civile Médias) – L’Association des Femmes Professionnelles des Médias du Togo (AFPM-TOGO) réunit une nouvelle fois des acteurs autour de la question du harcèlement. Elle a initié, en fin de semaine dernière, un cadre d’échanges qui visait à éclairer et outiller les journalistes pour un meilleur traitement des sujets relatifs à cette thématique. Il s’agissait de les sensibiliser aux différentes formes de harcèlement présentes dans leur environnement professionnel et social, en mettant en avant les spécificités locales et les défis particuliers.

Cet atelier, tenue le vendredi 22 mars, fait suite à une conférence-débat organisée par l’AFPM-Togo en 2023 sur le même sujet. La nouvelle rencontre visait à fournir aux journalistes les outils nécessaires pour mieux comprendre et traiter le problème.

Elisabeth Apampa, Présidente de l’AFPM-Togo

« L’objectif, c’est d’aller au-delà d’une rencontre et de revenir un peu plus clairement sur le harcèlement. Si les journalistes maitrisent le sujet, ils seront capables non seulement de mieux informer le public, mais aussi sauront mieux collaborer autant les stagiaires que les consœurs journalistes », a expliqué Elisabeth Apampa, Présidente de l’AFPM-Togo

Au travers de différentes communications, les participants ont été instruits sur différentes thématiques liées à la question du harcèlement notamment la contextualisation du harcèlement dans le monde et au Togo, l’identification des différentes formes de harcèlement, le cadre légal et les politiques internes, ainsi que les mécanismes de prévention et d’intervention.

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Vue des journalistes présents à la rencontre

Jules Broukoum, assistant programme à l’Association togolaise pour le bien-être familiale (ATBEF), a éclairé les hommes de médias sur le harcèlement et ses différents cas de figure, en insistant sur le fait qu’ « Il faut savoir prendre conscience des gestes subtils pour pouvoir se protéger ».

Dr Lawson-Hellu Latevi, responsable du suivi-évaluation au Groupe femme, démocratie et développement (GF2D), a de son côté insisté sur le pouvoir des médias dans la sensibilisation et la mobilisation de l’opinion publique dans la lutte contre le harcèlement.

« En utilisant ce pouvoir de manière responsable, les journalistes peuvent contribuer à créer un environnement plus sûr et plus équitable pour tous. En fin de compte, la lutte contre le harcèlement nécessite l’engagement de chacun », a-t-il laissé entendre.

Florianne Klinklin Acoutey, sociologue et consultante genre et inclusion sociale, a pour sa part abordé la question juridique en mettant en lumière les différents textes qui protègent les victimes au Togo en cas de harcèlement.

Jules Broukoum, assistant programme à l’ATBEF

Au terme des échanges, des recommandations ont été formulées, notamment la mise en place de politiques internes, de codes de conduite et de comités de veille au sein des organes de presse, ainsi que le traitement régulier des sujets liés au harcèlement.

« Vous les journalistes devez montrer le bon exemple en commençant dans vos différentes rédactions à instaurer un climat de travail sain et en formant et informant votre communauté », a exhorté Claire Quenum de l’ONG Floraison qui a également entretenu les participants sur le sujet.

« Grâce à des échanges animés par des experts locaux, les participants ont eu l’opportunité de mieux comprendre la définition du harcèlement, son impact sur les individus, les dynamiques, les enjeux juridiques qui l’entourent, tout en proposant des stratégies concrètes pour promouvoir un changement positif au sein des médias et de la société dans son ensemble », s’est réjouie Elisabeth Apampa à l’issue de la rencontre.

Dr Lawson-Hellu Latevi du GF2D et Florianne Klinklin Acoutey

Le harcèlement est défini comme une pression réitérée et progressive exercée par un individu ou un groupe sur un autre individu ou un groupe, par différents moyens dans le but d’obtenir quelque chose contre son gré tout en entretenant chez l’individu harcelé un état de terreur. Au Togo, le Code pénal en ses articles 232 et 237, le code du Travail en ses articles 40, 41 et 42 ainsi que la « loi Bawara » sont entre autres des textes juridiques répressifs du harcèlement.