Togo : Des ONG d’Afrique de l’Ouest et du Centre vent debout contre l’utilisation des amalgames dentaires

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Alors qu’il constitue une alternative pour obturer les cavités résultant de l’élimination de tissus dentaires affectés par des caries, l’usage de l’amalgame dentaire dans la dentisterie est de plus en plus controversé. A l’échelle planétaire, des initiatives ne cessent de se multiplier pour son abandon, en raison de la présence du mercure, très toxique, dans ce produit.

C’est dans ce cadre qu’à l’initiative de l’Alliance Mondiale pour la Dentisterie sans mercure et de l’ONG Les Amis de La Terre-Togo se tient les 25 et 26 avril 2023 à Lomé, un atelier pour la mise en œuvre de l’amendement des enfants à la Convention de Minamata sur le mercure. Elle a pour objectif de faire le point sur la situation de la lutte pour l’élimination des amalgames dentaires et de contribuer à la mise en œuvre de la Convention de Minamata sur le mercure dans les différents pays.

Vue partielle des participants à la rencontre

« Aujourd’hui, nous avons travaillé sur l’amendement des enfants sur l’amalgame dentaire de sorte qu’on ne l’utilise plus, surtout pour les enfants âgés de moins de 15 ans, les femmes qui sont en grossesse et les femmes allaitantes. Les nouveaux nés sont très sensibles et sont très vulnérables aux effets pervers du mercure contenu dans l’amalgame dentaire », a fait savoir Kokou Amegadze, Directeur exécutif par intérim de l’ONG Les Amis de la Terre.

De façon spécifique, la rencontre veut permettre aux représentants d’une vingtaine d’ONG d’Afrique de l’ouest et centrale d’appréhender, au mieux, les résultats des quatre Conférences des Parties à la Convention de Minamata. Elle veut également former davantage les participants sur l’Amendement de Minamata en faveur des enfants et des femmes enceintes ou allaitantes.

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Par ailleurs, l’initiative veut porter des échanges sur les efforts en Afrique en vue de l’élimination de l’amalgame dans la dentisterie ; et des réflexions pour une position à la COP 5 de la Convention de Minamata, et élaboration des éléments d’une stratégie en vue de l’élimination de l’amalgame en Afrique d’ici à 2025.

Ayant ratifié cette convention le 03 février 2017, le Togo est appelé à plus d’engagement et plus d’actions pour sa mise en œuvre afin que le mercure soit éliminé.

« Nous voulons que d’ici 2025, le Togo aussi soit l’un des pays qui aura banni l’utilisation de l’amalgame dentaire en médecine afin que nous puissions avoir des alternatives qui existent déjà. Les chirurgiens dentistes du pays font d’énormes efforts pour se conformer mais il reste encore beaucoup à faire. Nous voulons les sensibiliser pour qu’ils optent définitivement pour les alternatives afin que la santé humaine soit préservée contre les intoxications et les contaminations liées au mercure », ajoute Kokou Amegadze.

Durant la rencontre, les échanges et discussions ont tourné autour de différentes présentations. Entre autres “ La Convention de Minamata sur le mercure et les résultats de ses quatre conférences des parties” ; “ De l’amalgame aux alternatives, une option possible et en marche, le cas de la Faculté de médecine dentaire de l’Université Félix Houphouët Boigny” et la “ Mise en  œuvre de l’Amendement sur les enfants dans des pays comme le Congo, Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Burundi, Nigeria, Burkina Faso, République Démocratique du Congo, Ghana, Bénin, Gabon, Cameroun et le  Togo.

Photo de famille

Des distinctions ont été remises à quelques personnalités qui luttent contre l’utilisation de l’amalgame dans la médecine dentaire. Il s’agit de Dr Florent Kouakou de la Côte d’Ivoire, Dr Myron Wentz et Charlie Brown des Etats-Unis, et Dr Gilbert Kuepouo du Cameroun. La rencontre a réuni 23 participants venant d’Afrique de l’ouest et centrale, et des Etats-Unis.

Pour rappel, la convention de Minamata a été adoptée à Kumamoto au Japon le 10 octobre 2013. Elle est baptisée en référence à la ville de Minamata où des milliers de personnes ont été empoisonnées par des effluents industriels contaminés au mercure.