(Société Civile Médias) – Engagée pour la protection de l’environnement, l’ONG Women Environmental Programme – Togo (WEP-TOGO) est également préoccupée par l’épanouissement des jeunes femmes et filles, dont celles en situation de handicap. Alors que l’activité physique se révèle très importante pour le bien-être de chacun, cette organisation a décidé d’être aux côtés de cette cible, souvent négligée, pour l’accompagner dans la pratique du sport. C’est dans ce cadre qu’elle a initié le projet « Promotion du sport chez les jeunes femmes amputées de membre dans la commune d’Agoè Nyivé 6 au Togo », officiellement lancé le samedi 18 mars 2023 à Lomé.
Initié en collaboration avec Winner Amputees Sport Club (WASC), avec l’appui technique et financier de la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports de la Francophonie (CONFEJES), le projet, qui va durer six mois, a pour finalité d’améliorer la santé des jeunes femmes amputées de membre à travers la pratique du sport.
« Les stéréotypes de genre dans nos communautés ne favorisent pas le sport des femmes, et la situation est encore plus accentuée quand il s’agit des femmes qui sont en situation de handicap. Au-delà des bienfaits du sport sur l’organisme, sa pratique permet aux femmes amputées de membres de se réapproprier leurs corps et de maîtriser tous les mouvements. Le sport permet également à ces femmes de faire sortir leur leadership et de pouvoir s’adapter à leurs nouvelles situations. C’est pourquoi nous avons proposé ce projet afin d’encourager le sport auprès de cette cible », explique Solange ADJIVON epse TODJRO, cheffe programme à WEP-TOGO.
Dans les détails, il s’agira d’abord d’encourager 50 jeunes femmes amputées de membre à s’engager dans des activités périodiques de sport, puis d’amener 35 hommes amputés à acquérir des notions sur le sexisme et l’égalité homme-femme dans la pratique du sport. Il s’agira enfin de vulgariser auprès d’environ 3500 personnes les bienfaits du sport de santé des personnes amputées de membre.
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« Nous sommes conscients que le sport a en lui la capacité de pouvoir redynamiser quelqu’un qui a perdu un membre ou la motricité. On s’est engagé dans l’accompagnement de nos frères et sœurs en situation de handicap à pratiquer le sport pour les aider à surmonter leur situation car ce n’est pas facile. Ce projet va les encourager et booster beaucoup plus leur mental afin de leur permettre de garder le cap », se satisfait Dr Kodjo TODJRO, président de WASC, un des clubs bénéficiaires du projet.
Plusieurs activités prévues
Plusieurs activités sont inscrites à l’agenda du projet. Il est prévu notamment un coaching pour les jeunes femmes amputées de membres sur la pratique de différents sports tels que le football sur béquille, le lancer, le javelot, etc. L’initiative prévoit également l’organisation de séances de formation des jeunes femmes amputées de membres sur le leadership féminin, le développement personnel et le lien entre le sport et la santé ; l’organisation des compétitions sportives entre hommes et femmes amputé(e)s de membres ; une formation pour les hommes amputés sur le sexisme et l’égalité homme-femme dans le sport ; des campagnes de sensibilisation de masse et médiatiques sur les stéréotypes sociaux qui entravent les pratiques des activités sportives des femmes en général et celles des femmes amputées de membre en particulier.
L’initiative, qui se démarque par sa particularité, a été bien appréciée par la CONFEJES qui a trouvé en elle le moyen d’impliquer les femmes en situation de handicap dans la pratique et le développement du sport dans les pays membres qu’elle soutient à travers plusieurs projets.
Selon Balikissou TCHAKONDO, déléguée nationale GTCF/Sport au Ministère des Sports et des Loisirs, cette initiative portée par WEP-TOGO rentre dans le cadre du soutien aux projets femmes-sport-santé destinés à encourager les femmes et filles dans la société à la pratique des activités physiques et sportives.
« WEP-TOGO a touché un point sensible des projets que soutient la CONFEJES parce qu’elle a pris une cible qui est marginalisée dans la société notamment les femmes amputées de membre. Elles sont négligées alors qu’elles sont des personnes normales et doivent bénéficier des accompagnements comme tout le monde. Ce projet leur permettra de pratiquer le football régulièrement, de maîtriser leur corps, de booster la confiance en elle et de se dire qu’elle aussi sont humains comme les autres », se réjouit Mme TCHAKONDO.
Le projet a reçu le soutien de plusieurs acteurs dont la commune d’Agoè-Nyivé 6, la Coordination nationale des clubs de football des amputés du Togo et le Ministère des Sports et des Loisirs. Ce département a été représenté à la cérémonie de lancement par Adamou Bawa, directeur des sports et de l’éducation physique, représentant la ministre en charge des Sports. M. Bawa a manifesté la gratitude et la disponibilité du ministère chargé des Sports à accompagner l’initiative.
« Je tiens à remercier la directrice de WEP-TOGO pour cette belle initiative qui va promouvoir les activités non seulement des femmes amputées de membres. A travers ce projet, cette ONG prône l’inclusion. Le Ministère des Sports et des Loisirs est disponible pour l’accompagner dans cette activité, parce que nous savons tous qu’à travers la pratique régulière d’activités sportives, on évite beaucoup de maladies comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires et autres », a-t-il promis.
Du matériel offert aux femmes athlètes
Des kits composés de ballons, jets de maillots, poids, disques, béquilles, javelots ont été remis aux athlètes femmes pour leur permettre de continuer à exercer les différentes disciplines auxquelles elles s’adonnent déjà. Même si la situation de la pratique du sport n’est pas très reluisante pour elles, il y a des notes positives qui encouragent beaucoup de femmes amputées de membre à se donner au sport. Kouméalo Kabissa Jacqueline, athlète paralympique, peut servir d’exemple. Elle pratique le lancer du disque, le poids, le javelot et le football et a participé à de nombreuses compétitions internationales notamment les jeux de Marrakech, de Tunis et les Jeux Olympiques au Japon.
« Difficile de pratiquer le sport si on n’accepte pas d’abord sa situation de handicap. Car tout handicap, il faut l’accepter, vivre avec, avant de pouvoir se lancer dans le sport. Je suis mariée, mère de quatre enfants et je vis très heureuse. Le sport nous aide à nous sentir mieux mentalement et physiquement. Alors, j’invite toutes personnes en situation de handicap notamment les femmes à s’intéresser au sport. Je remercie WEP-TOGO d’avoir pensé à nous », déclare l’athlète paralympique, reconnaissante.
Créé en 2014, WEP-TOGO est une organisation féminine qui a pour objectif, non seulement la protection de l’environnement, mais aussi la mobilisation des jeunes femmes et filles pour leur pleine implication et contribution au développement humain durable.
