Togo : L’ONG CAFE dévoile les résultats de son étude sur l’« Analyse situationnelle des femmes au sein des organes de décisions locales dans 46 communes »

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Réalisée par l’ONG Cercle d’Aide Femme-Enfant (CAFE) pour mettre en évidence les facteurs à l’origine de la très faible représentation des femmes togolaises dans les instances de décision au niveau local, l’étude sur l’« Analyse situationnelle des femmes au sein des organes de décisions locale dans 46 communes du Togo » a dévoilé ses résultats. Alors que s’annoncent les prochaines élections régionales, législatives et locales, ces résultats, qui ont fourni de précieuses informations, serviront à orienter les futurs efforts et plaidoyers de l’ONG CAFE en matière de promotion de la participation égalitaire des femmes.

Table d’honneur de l’atelier

L’étude, il faut le rappeler, se situe dans le cadre du projet « renforcement de militantisme et l’efficacité des femmes dans la gouvernance locale », mis en œuvre par l’ONG CAFE depuis mai 2022 avec l’appui du Fonds de développement pour la Femme Africaine (AWDF). Cette initiative, qui cible les conseillères municipales, les femmes et les jeunes dirigeantes, a pour objectif de renforcer leur leadership pour améliorer leur participation à la vie politique et au processus de prise de décision au niveau local.

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Une des nombreuses activités du projet, l’étude sur l’« Analyse situationnelle des femmes au sein des organes de décisions locale dans 46 communes du Togo », dont les résultats ont été publiés le vendredi 10 mars au cours d’un atelier de partage et de plaidoyer tenu à Lomé, a pour objectif d’évaluer la participation des femmes au sein des organes de décision locale au Togo et de comprendre le processus de cette participation afin de faire des recommandations pour garantir l’égalité des sexes et une représentation équitable des femmes dans les processus de développement.

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Vue des participants à l’atelier

D’après Sonia Mokpokpo Dosseh, Directrice Exécutive de  l’ONG CAFE, cette rencontre a été organisée en vue d’amener les décideurs ainsi que les partenaires techniques et financiers à avoir une vue globale sur le processus de participation des femmes à la prise de décision dans les communes et ensuite plaider pour l’augmentation de leur nombre dans la gouvernance locale.

Des chefs traditionnels étaient invités

Quelques aperçus sur les résultats de l’étude

En attendant la publication prochaine de ses résultats détaillés par notre rédaction, on retiendra que l’étude a été menée dans 46 communes sur les 117 que compte le Togo. Elle s’est notamment focalisée sur les postes de responsabilité que les femmes occupent au niveau local ; les raisons qui expliquent les postes qu’elles n’arrivent pas à occuper ; la perception des femmes au niveau de la base et ce qui peut être fait pour corriger la situation.

« L’étude a permis de déceler tout ce qui constitue des freins à l’évolution des femmes notamment les us et coutumes qui ont encore une bonne place dans nos communautés et qui sont une grande pesanteur pour les femmes », indique Paul Agah, Consultant sollicité pour le travail.

Paul Agah, consultant

Et d’ajouter que les questions de leadership, de changement de mentalité, celles liées à l’éducation des femmes elles-mêmes et des hommes ont également été prises en compte par l’étude.

Par ailleurs, de façon globale, l’analyse a consisté à interroger encore une fois la question du genre, surtout au vu du déséquilibre qu’on constate dans les rapports entre les hommes et les femmes dans les communautés.

« Quand nous interrogeons les chiffres, les femmes sont les plus nombreuses dans nos communes, dans nos régions et dans le Togo. Mais qu’est ce qu’on fait pour qu’on puisse trouver des femmes au niveau des postes de décision ? Voilà la grande question et il faut travailler à corriger le déséquilibre. Ce n’est pas un travail mécanique, mais un travail de qualité. Il y a un arsenal de lois et de mesures juridiques qui a été mis en place. Mais comment traduisons-nous cet arsenal dans les faits ? La question mérite d’être posée et nous allons continuer les sensibilisations, l’éducation et faire un travail de fond au niveau de la base pour sortir des résultats plausibles », fait savoir Paul Agah.

Sonia Mokpokpo Dosseh, Directrice exécutive de l’ONG CAFE

A noter que sur les 1527 conseillers municipaux que compte le Togo, seules 202 sont des femmes soit un pourcentage de 13,23%. Sur les 117 maires, 12 sont des femmes soit 10, 25%. Quant aux adjointes au maire, elles sont au nombre de 21 sur un total de 174 soit 12,06%.

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Pour la Directrice exécutive de l’ONG CAFE, les questions de gouvernance sont des affaires de tous sans exclusion aucune, et la place et le rôle de la femme dans ce processus est un droit inaliénable, une condition sine qua non pour l’aboutissement des efforts d’un développement harmonieux.

Photo de famille avec les participants

« Nous ne pouvons donc pas nous contenter de simplement publier les résultats de cette étude. Nous devons également prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre les recommandations et les conclusions de l’étude », a-t-elle lancé au cours de l’atelier de partage des résultats et de plaidoyer, ajoutant que cela nécessitera une collaboration étroite entre les différents acteurs impliqués, y compris les représentants locaux, les organisations de la société civile et les leaders communautaires.