L’ONG AVIP-Togo et le Fonds FEM s’engagent pour la restauration de quatre forêts sacrées de la commune Zio 1

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Engagée dans l’environnement et le développement durable, l’Association Vie Précieuse (AVIP-Togo) s’intéresse aux problèmes de la dégradation des forêts qui jouent d’importants rôles dans la vie des communautés et en matière de séquestration du carbone. En partenariat avec le Programme de Microfinancement du Fonds pour l’Environnement Mondial PMF/FEM, elle met en œuvre le « Projet d’appui à la gestion durable des forêts sacrées de Havé, Kodzo et Adangbé dans la commune de Zio 1. L’initiative a été officiellement lancée le mercredi 30 novembre dans la localité de Kodzo (canton de Gbatopé) en présence des autorités administratives et , traditionnelles et locales.

Vue des chefs traditionnels présents au lancement du projet

Ce projet, dont la mise en œuvre va durer un an (novembre 2022 – octobre 2023), vise à contribuer à la reconstitution et à la gestion durable des forêts sacrées des trois localités susmentionnées, à travers des stratégies de valorisation et savoir-faire en matière de préservation des ressources forestières. Il répond à la vision du gouvernement togolais de planter un milliard d’arbres au cours de la décennie prochaine et plus précisément à son ambition de porter la couverture forestière à 25% à l’horizon 2025.

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« C’est dans le but de contribuer à l’atteinte de cet objectif gouvernemental que AVIP-Togo a mis en place ce projet », indique Dina Akpoto Agbéwanou, Directrice exécutive de l’AVIP-Togo.

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Vue partielle des participants au lancement

Il s’agit aussi d’amener les communautés de Havé, Kodzo et Adangbé au renforcement de leurs connaissances sur la protection et la gestion durable des forêts, puis de délimiter et restaurer toutes les forêts sacrées des localités d’accueil du projet.

Quatre forêts sont prises en compte par l’initiative. Il s’agit de Enfeme-Golove, d’une superficie de 56,45 ha, d’Ahavé ; de Sanctuaire Marial et Ananavé, deux forêts du village de Kodzo qui s’étendent respectivement sur 4,73 et 0,54 ha ; et de la forêt Ayavé d’une superficie de 2,96 ha, situé à Adangbé.

Visite dans la forêt Enfémé-Golové de Havé

Plusieurs activités prévues

Plusieurs activités sont prévues dans le cadre de la mise en œuvre du projet. Parmi elles, l’organisation de séances de sensibilisation à l’endroit des populations des localités où se trouvent les forêts.

« Il s’agit de permettre aux populations de comprendre le bien-fondé de la gestion durable des reliques de forêts dont elles disposent afin qu’elles soient elles-mêmes les acteurs de cette gestion », explique Mme Akpoto-Agbéwanou.

Outre les séances de sensibilisation, le projet prévoit la confection et l’installation de deux panneaux d’identification dont un dans chacun des trois villages concernés par le projet, et un autre à l’entrée des forêts. Sur les panneaux, seront inscris le nom des forêts, leur superficie, ainsi qu’un petit message éducatif concernant leur bonne gestion.

La sécurisation des berges de fleuves alentours fait aussi partie des agendas du projet.

« Nous allons planter des arbres le long des cours d’eau qui se retrouvent près de ces villages afin d’empêcher les inondations en saison des pluies », précise la Directrice exécutive d’AVIP-Togo.

Visite dans la forêt Sanctuaire mariale de Kodzo

Par ailleurs, le projet compte procéder à des délimitations consensuelles et bornage des forêts concernées. Il aura donc à appuyer les propriétaires dont les terrains font frontière avec les forêts afin qu’une délimitation précise soit faite de leur terre. Par la suite, un plan topographique sera fait pour chaque forêt afin d’éviter que les propriétaires concernés ne continuent de glaner leur espace au profit de leurs terres.

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Le reboisement des forêts constitue une autre activité importante du projet. Jusqu’à 15000 plants sont prévus pour cette opération, avec un accent mis sur les essences autochtones à caractère économique surtout pour les femmes, car l’égalité du genre et le développement de la gent féminine dans son ensemble étant des aspects importants pour l’ONG AVIP-Togo.

Dans la forêt Sanctuaire Mariale qui laisse clairement voir des poches vides à reboiser

Pour la réussite du projet, l’implication des populations des trois villages concernés tient à cœur à l’ONG AVIP-Togo. Raison pour laquelle l’organisation a consulté les responsables des Comités villageois de développement (CVD), les responsables de gestion des forêts et les personnes ressources de chaque communauté. Elle peut d’ores et déjà compter sur le soutien du préfet de Zio qui, à travers son représentant, Edem Metsiya, a salué l’initiative et promis de contribuer à sa réussite.

Même son de cloche du côté du Capitaine Tchagafo, Directeur préfectoral de l’environnement de Zio. Tout en remerciant AVIP-Togo, il a estimé que le projet vient à point nommé par rapport aux objectifs que le Togo entend atteindre d’ici quelques années en matière de reboisement et de couvert végétal.

Quant au chef du village de Kodzo, Togbui Kokou Anani AGBESSI VI, il s’est réjoui de l’accueil, par son village, du lancement du projet. Tout en saluant l’initiative, il estime qu’elle vient à point nommé dans la mesure où elle cadre bien avec les propositions que leur a faites le projet WACA par rapport à la restauration de leurs forêts sacrées.

« Nous sommes optimistes qu’à la fin de ce projet, nos objectifs en termes de développement durable, de couvert forestier et de reconstitution forestière, de développement économique pour les femmes ainsi que de séquestration de carbone seront atteints », espère la Directrice exécutive d’AVIP Togo. Elle remercie vivement ses partenaires financiers que sont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le PMF/FEM et tous les partenaires techniques qui œuvrent pour la bonne marche du projet.

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Photo de famille après le lancement

Bref aperçu sur le FEM

Créé en octobre 1991, le FEM réunit 183 Etats membres en partenariat avec des institutions internationales, des organisations non gouvernementales et le secteur privé. Il a pour objectif de fournir du financement additionnel sous la forme de dons et de prêts afin de couvrir les coûts supplémentaires liés à la transformation d’un projet présentant des bénéfices nationaux en un projet présentant des bénéfices environnementaux globaux. Le FEM est aujourd’hui le plus important bailleur de fonds pour les projets visant à protéger l’environnement. Il finance des projets liés à la biodiversité, la lutte contre les effets du changement climatique, la dégradation des sols et les déchets et produits chimiques.