Togo : La COFET outille ses 117 organisations membres pour les rendre aptes à participer aux appels à projets

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Faîtière nationale des organisations féminines du Togo, la COFET se dit consciente des insuffisances que connaissent beaucoup d’organisations de femmes en ce qui concerne la gestion de projets et la force du réseautage dans la mobilisation des ressources. Des lacunes qu’elle entend combler au niveau de ses 117 membres à travers le pays. Par le biais d’une série d’ateliers régionaux, elle procède à l’amélioration de leurs capacités managériales et techniques, pour un meilleur accès aux ressources financières. Entamés en septembre dernier à Dapaong, ces ateliers s’achèvent avec l’étape de Lomé qui se tient du 29 novembre au 1er décembre 2022. L’activité se situe dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Leadership, autonomisation économique des filles et des femmes et lutte contre les violences basées sur le genre au Togo », financé par l’ambassade de France au Togo.

L’étape de Dapaong

Cette série d’ateliers régionaux de renforcement des capacités, il faut le souligner, se tient en prélude au lancement, en 2023, d’un appel à manifestation qui permettra à la COFET (Coordination des Organisations Féminines du Togo) de financer les meilleurs projets de ses membres à travers tout le pays, avec l’appui financier de l’ambassade de France, pour la mise en place d’actions de terrain visant le développement du leadership féminin.

Des insuffisances et lacunes à divers niveaux

A en croire les responsables de la COFET, l’organisation de ces rencontres de renforcement de capacités s’explique par la nécessité de doter les 117 organisations membres de la faitière de stratégies appropriées pour mieux mener la lutte pour l’égalité entre les sexes.

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Lors de l’étape de Kara

« Nous avons constaté que les organisations de femmes membres de notre faitière n’arrivent pas très souvent à participer aux appels à projets quand on les lance. Et ce n’est pas parce qu’elles ne veulent pas le faire, mais plutôt parce qu’elles souffrent d’un manque de compétence qui ne leur permet pas de postuler à ces appels qui deviennent de plus en plus compétitifs », fait savoir Honorine Honkou Laté, Coordinatrice nationale de la COFET.

Selon la coordinatrice, ces lacunes se retrouvent à divers niveaux et concernent entre autres l’indisponibilité des documents de gestion interne constituant des éléments éliminatoires notamment les rapports annuels, états financiers, manuels de procédure administratives et financières, politique genre, politique anti-corruption, plan de communication, plan de suivi-évaluation, plan d’actions, etc. Elles concernent aussi les difficultés à concevoir et à rédiger un projet bancable, la méconnaissance de projet collaboratif constituant un atout de décrochement de financement, la mauvaise gestion de projets passés.

Déroulement de la formation à Sokodé

En vue de corriger ces insuffisances, la COFET a obtenu l’appui de l’Ambassade de France au Togo à travers son Service de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) pour l’organisation d’ateliers régionaux de formation en vue de renforcer les capacités des membres de la faitière.

« L’objectif est de les outiller pour qu’elles aient les techniques et les capacités nécessaires pour pouvoir identifier un projet, le concevoir et le conduire jusqu’à terme », explique Mme Honkou Laté.

Etape de Kpalimé

Les ateliers régionaux sont donc l’occasion d’outiller les 117 organisations membres de la COFET sur les étapes de la formulation et de la gestion d’un projet de développement. Il s’agit aussi de leur apporter des connaissances sur les conditions institutionnelles de participation à un appel à projets pour leur professionnalisation et de leur faire découvrir la force des alliances dans la mobilisation des ressources.

Commencés par Dapaong (06 au 08 septembre), ces ateliers se sont poursuivis à Kara (12 au 14 septembre), Sokodé (15 au 17 septembre) et Kpalimé (11 au 13 octobre), et s’achèvent avec l’étape de la région Maritime et du Grand-Lomé qui regroupe 37 organisations membres de la COFET pour trois jours de formation.

Table d’honneur lors de l’ouverture de l’atelier de Lomé

D’après Charlotte Peiffer, Attachée de coopération et adjointe au Conseiller de coopération et d’action culturelle, cet appui du SCAC à la COFET s’explique par le fait que la thématique de l’égalité homme-femme constitue une priorité pour le gouvernement français. C’est dans ce cadre qu’a été initié le projet « Leadership, autonomisation économique des filles et des femmes et lutte contre les violences basées sur le genre au Togo ». L’initiative est mise en œuvre par l’Ambassade de France au Togo, au titre de l’un de ses Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) et a pour objectif d’améliorer le leadership et la représentation des femmes dans la société togolaise.

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Vue partielle des participants à l’atelier de Lomé

« Dans le cadre de ce projet, il nous a apparu important de contribuer à la structuration et au renforcement de capacité de la société civile afin qu’elle puisse monter en puissance et porter la voix des femmes et organisations féminines face aux pouvoirs publics. Et pour nous, la COFET constitue l’interlocuteur clé en tant que faitière. C’est ainsi que nous avons décidé de soutenir l’organisation de ces ateliers régionaux qui, nous l’espérons, permettront aux organisations formées de monter des projets de qualité pour leur développement sur le terrain », indique Charlotte Peiffer.

Photo de famille avec les participants à l’atelier de Lomé

La COFET, il faut le rappeler, est une plateforme regroupant les ONG, associations et réseaux de promotion de la femme du Togo. Elle a pour objectif de rendre visible les actions des organisations féminines et se veut un cadre de référence pour les organisations membres. Elle se donne pour mission de promouvoir les droits des femmes et rendre efficace les actions des organisations féminines de la société civile.