Togo – Kara : Des acteurs de la chaîne pénale outillés pour une lutte efficace contre la torture

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Déjà associés, il y a deux ans, à une rencontre de réflexions poussées avec les OSC sur le système carcéral togolais, afin de participer à la mise en œuvre des recommandations du Comité contre la Torture (CAT) liées à l’amélioration des conditions de détention au Togo, les acteurs de la Chaîne pénale de la ville de Kara (environ 415 km au nord de Lomé) sont de nouveau mis à contribution. Cette fois, il s’agit de leur permettre d’œuvrer pour le renforcement de l’accompagnement au mécanisme national de prévention et d’assurer un meilleur traitement et protection pour les plus vulnérables.

C’est dans ce cadre que le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT), en collaboration avec l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) et la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), avec l’appui du Fond OPCAT, a organisé les 23 et 24 novembre à Kara, un atelier de renforcement de capacité des acteurs de la chaîne pénale en vue de contribuer à la mise en œuvre effective du protocole facultatif à la Convention contre la Torture.

Vue des participants lors d’une phase de l’atelier

La rencontre a réuni 30 acteurs dont 15 Officiers de Police Judiciaire, 10 magistrats, 2 surveillants de l’administration pénitentiaire et 3 régisseurs des prisons. Elle se situe dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Unir et avancer pour la lutte contre la torture au Togo, phase 3 » qui vise à renforcer les capacités des acteurs de la chaine pénale sur la prévention de la torture.

« Les acteurs de la chaîne pénale sont des acteurs de premier plan, dans la mesure où, par concours de leur responsabilité et position, ils sont chargés de définir, de décider de la garde, du contrôle et la suite à donner sur le dossier d’un prévenu. Par conséquent, ils sont mieux placés pour prévenir la torture », explique Marcus Dakla, Responsable du département protection des droits de l’homme au CACIT.

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Pendant les deux jours, il s’est agi essentiellement, à travers les travaux, d’impliquer les acteurs dans la prévention de la torture et des mauvais traitements par une meilleure connaissance du cadre légal et institutionnel de prévention de la torture. Les participants se sont aussi familiarisés à la notion de prévention de la torture.

L’atelier a par ailleurs permis de renforcer la collaboration entre les acteurs de la chaine pénale et le Mécanisme National de Prévention de la Torture (MNP) pour une prévention efficace du phénomène.

Photo de famille avec participants et organisateurs

« Les thématiques de l’atelier ont porté entre autres sur les mécanismes de prévention de la torture, la responsabilité des acteurs de la chaîne pénale, la coopération entre sous-comité pour la prévention de la torture, le Mécanisme National de prévention de la torture et le gouvernement. A travers les échanges, les participants ont pu exposer leurs expériences et apporter leurs contributions pour l’amélioration des stratégies de la prévention de la torture au Togo », indique Justin Badjaliwa, Coordonnateur du programme Régional-Afrique du CACIT.

Considérée comme l’un des pires fléaux que connaît l’humanité, la torture est présente dans toutes les régions du monde et touche toutes sortes de personnes. Le droit international relatif aux droits de l’homme et en particulier la Convention des Nations Unies contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (Convention contre la torture ou UNCAT), impose aux États d’enquêter sur les allégations de torture et de poursuivre les auteurs en justice.