Le RESYNAM-TOGO outille les travailleurs migrants pour la revendication de leurs droits

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Alors qu’ils sont victimes de violations de leurs droits, nombreux sont les travailleurs et travailleuses migrants qui ignorent qu’ils ont la possibilité de s’organiser en syndicat pour mieux se défendre. Au Réseau Syndical National pour la Migration au Togo (RESYNAM-TOGO), on s’active pour leur permettre d’avoir les outils et connaissances pouvant leur permettre de prendre leur destin en main.

C’est l’objectif que vise la formation des animateurs sur les droits des travailleurs et travailleuses migrants organisée ce mardi 30 août par le RESYNAM-TOGO avec l’appui de CSI-Afrique et de la Coopération syndicale Internationale.

En effet, une étude menée par cette organisation syndicale en 2021 a révélé que beaucoup de travailleurs et travailleurs migrants sont victimes de diverses violations de leurs droits, notamment en milieu professionnel.

Vue des participants lors de la formation

« L’étude menée a ciblé deux sous-secteurs, celui des BTP où on retrouve beaucoup d’étrangers et celui du travail domestique. Le rapport de l’étude a démontré que les droits des travailleurs expatriés de ces deux secteurs sont souvent violés. Dans les BTP par exemple, le licenciement abusif est légion et les employeurs refusent la plupart du temps de payer les droits légaux », déplore Emmanuel Agbenou, point focal du RESYNAM-TOGO.

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« Dans le secteur du travail domestique, qui concerne les filles, les travailleuses sont considérées comme des sous-hommes à qui on n’accorde aucune considération. Elles sont les premiers à se lever et très tôt, et sont les derniers à se coucher. Il y en a même à qui on ne donne pas à manger suffisamment. Il fallait donc qu’on réagisse et qu’on fasse quelque chose », ajoute M. Agbenou.

Lire aussi : Togo – Droits des travailleurs migrants : Des leaders syndicaux outillés sur la rédaction d’un rapport alternatif

La formation organisée par le RESYNAM-TOGO ce 30 août a rassemblé une quinzaine d’animateurs dont 5 travailleurs migrants et 10 travailleurs syndiqués. Il s’est agi de les amener à s’approprier les droits des migrants en général et en particulier la liberté syndicale, le droit à la protection sociale, le droit d’organisation et de négociation collective.

Droits des migrants en général, liberté syndicale, droit d’organisation et de négociation collective, tels sont les modules sur lesquels a porté la formation. Les participants ont également appris à élaborer un plan d’action de sensibilisation. En somme, ils ont reçu les informations et outils qui leur permettront de relever le défi du manque d’information et d’organisation chez les travailleurs et travailleuses migrants.

Emmanuel Agbenou, point focal du RESYNAM-TOGO

Des données du quatrième Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH4), il ressort que la population immigrante, qui s’élevait à 5 660 en 1960, est passée à 241 212 étrangers en 2010, représentant 4,05 % de la population togolaise. Cette population devrait probablement doubler en 2022.

En novembre 2020, l’Assemblée nationale togolaise a autorisé la ratification de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, adoptée le 18 décembre 1990 à New York.