CEDEAO : ALG et POS Foundation pour l’effectivité des droits dans le commerce transfrontalier

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Alors que le traité de la CEDEAO institue la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire, les réalités sont tout autre sur le terrain. Tracasseries, raquettes, extorsions, les défis auxquels font face les petits commerçants transfrontaliers sont nombreux. Une situation à laquelle Alternativ Leadership Group (ALG) et Perfector Of Sentiments Foundation (POS Fondation) veulent mettre un terme par le biais du Projet « Promotion du petit commerce transfrontalier, de l’Etat de droit et de l’utilisation de la technologie en Afrique de l’Ouest », mis en œuvre dans 6 pays à savoir la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Burkina-Faso, le Bénin et le Togo. Un atelier organisé le vendredi 25 mars a permis de réfléchir à ces problèmes et de proposer des pistes de solutions.

Portée par POS Fondation et mis en œuvre au Togo par l’association ALG avec l’appui financier de la Coopération Allemande à travers la GIZ, l’initiative visait la création d’un cadre d’échanges sur l’inclusivité, la promotion et la protection des petits commerçants transfrontaliers par le respect de l’État de droit.

« Nous savons tous que le commerce occupe une place très importante dans l’économie de nos pays. Toutefois, les acteurs de cette activité, surtout les commerçants transfrontaliers, rencontrent des difficultés tous les jours au niveau des frontières. Nous avons donc décidé de nous réunir pour discuter des défis auxquels font face les petits commerçants au niveau de frontières dans les six pays que couvre le projet, proposer des pistes de solutions pour leur résolution et aborder le cadre juridique, c’est-à-dire, des lois qui régissent ce secteur mais dont l’applicabilité pose problème », explique Manuella Folly-Ga, secrétaire de ALG.

Pour Jonathan Osei Owusu, Directeur exécutif de POS Foundation, au-delà de tous les défis que l’Afrique rencontre, l’émancipation économique est le plus important. Pour avoir cette émancipation économique, estime-t-il, il est très important que les citoyens fassent du commerce au sein de leurs Etats et entre les différents Etats.

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« Nous devons être en mesure de nous rencontrer et de voir à l’intérieur des six Etats que couvre le présent projet, quels sont les défis rencontrés et les solutions sur lesquels nous devons travailler. Pour que l’Afrique de l’Ouest puisse faire face aux défis du commerce, il est important de voir dans quelle mesure, en utilisant les technologies, on peut avoir un système unifié qui permet d’informer les uns et les autres sur les droits et devoirs, mais surtout de signaler les problèmes auxquels les commerçants font face », recommande le Directeur de la POS Foundation.

Trois communications ont meublés cette rencontre de haut niveau. La première a porté sur les « défis du petit commerce transfrontalier à l’aune des dispositions sur la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO » et a été présenté par Roland Kanda, expert en commerce international. La deuxième aborde les « tracasseries et violations de droits subies par les citoyens de l’espace CEDEAO dans la libre circulation et le commerce transfrontalier » et a été présenté par Dédé Akpédjé Messan, opérateur économique et conseillère municipale à la mairie du Golfe 6.

Vue des participants à l’atelier

La dernière communication, œuvre du Prof Kwami Ossadzifo Wonyra, enseignant à la FASEG à l’Université de Kara, est intitulé « Pourquoi et comment orienter la libre circulation et le commerce transfrontalier au service du développement social et économique des Etats de la CEDEAO : chiffres clés, états des lieux et recommandations aux différentes parties prenantes ».

Profitant de la présence de différents représentants des ministères intervenants dans le secteur du commerce, le Directeur exécutif de POS Fondation a lancé un appel aux autorités togolaises et les a conviées à être les leaders de cette facilitation du commerce transfrontalier.

« Au regard du nombre important de femmes qui font le commerce transfrontalier à partir du Togo, je lance un appel aux autorités togolaises et les appelle à se lever et à positionner le Togo comme cette nation au sein de laquelle des facilités sont accordées aux femmes pour qu’elles puissent faire du commerce en Afrique de l’Ouest. Si le pays peut mettre en place une régulation qui facilite le commerce transfrontalier aux femmes et filles, cela permettra à l’ensemble de la sous-région d’aller de l’avant », a-t-il conclu.

L’atelier, il faut le rappeler, est organisé  en collaboration avec la Chambre du commerce et d’industrie du Togo (CCIT) et le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires.