OBR-Togo : Violences faites aux femmes et relance post Covid-19 au menu d’une rencontre avec les femmes de Tonoukouti

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – La branche togolaise de One Billion Rising (OBR Togo) se joint aux actions communes menées par ce mouvement les 14 février de chaque année pour mettre fin à toutes les formes de violences faites aux femmes. Conformément au thème retenu pour cette année, « Levons-nous pour le corps de toutes les femmes », elle était samedi 19 février à Tonoukouti (banlieue nord de Lomé) où elle a échangé avec des femmes de la localité d’une part sur les violences qu’elles subissent et d’autre part sur les stratégies à adopter pour minimiser les impacts de la Covid-19 sur leurs activités économiques.

La rencontre, qui rentre dans le cadre des activités de l’année 2022 de OBR Togo, a réuni environ une cinquantaine de femmes du groupement « Sougoulibé ». Il s’est agi, non seulement de les entretenir sur les différentes formes de violences faites aux femmes, mais aussi et surtout de leur donner l’occasion de s’exprimer sur les cas de violences qu’elles subissent ou dont elles sont témoins à Tonoukouti.

Vue partielle des femmes présentes à la rencontre

« En plus d’être un peu décalé de Lomé, Tonoukouti est un village pas très loin d’Adétikopé où nous intervenons souvent. Nous avons donc jugé, après en avoir reçu la demande, de venir rencontrer les femmes de cette localité pour échanger avec elles sur l’épineux sujet lié aux violences faites aux femmes. Ceci, dans le cadre des actions que mène OBR dans le monde entier le 14 février. Nous leur avons donné l’occasion de nous dire ce qu’elles entendent par violence et de s’exprimer sur les violences dont elles sont victimes en tant que femmes ou les violences qu’elles voient d’autres femmes subir », explique Armande Blakime, Coordinatrice de One Billion Rising Togo.

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Alors qu’au Togo, les femmes sont encore nombreuses à se taire sur les violences qu’elles subissent, il s’agissait aussi pour OBR Togo de sensibiliser celles de Tonoukouti sur les conséquences liées à ce silence et de les amener vers la culture de la dénonciation.

«  Il y a des femmes qui estiment que les violences conjugales par exemple ont toujours existé du temps de nos grands parents et qu’elles existeront toujours. Du coup, elles pensent qu’elles n’ont pas d’autres choix que de supporter ces violences si elles en sont victimes et surtout pour ne pas quitter le foyer et laisser les enfants seuls. Mais pour nous, cette façon de penser doit changer. Nous leur avons donc fait comprendre qu’il faut qu’elles aient le courage de dénoncer pour pouvoir avoir de l’aide, parce que la loi est de leur côté », fait savoir la coordinatrice de OBR Togo.

La coordinatrice de OBR Togo échangeant avec les femmes

Autre sujet abordé avec les femmes du groupement « Sougoulibé » de Tonoukouti, l’impact de la Covid-19 sur leurs activités économiques. OBR Togo a partagé avec elles les stratégies à adopter pour reprendre en main leurs activités mises en berne par la pandémie.

« Nous leur avons parlé de la nécessité d’améliorer les prestations liées à leur commerce, d’élargir leur clientèle et de trouver de nouvelles astuces pour que leurs produits et services soient beaucoup plus appréciés », indique Armande Blakime.

Par ailleurs, OBR Togo a amené les femmes de cette localité à reprendre confiance en elles, à se valoriser et à croire qu’elles sont capables et ont le potentiel pour avoir plus de résultats. Une démarche très appréciée par les femmes.

«  Les violences dont on nous a parlé sont des choses qui se passent dans notre milieu. Il est vrai que je ne suis pas battue par mon mari. Mais grâce à la rencontre de ce jour, je me suis rendue compte qu’il exerce sur moi d’autres formes de violences que je ne prenais pas forcément pour des violences. C’est dire combien de fois j’ai appris de nos échanges. Nous ne pouvons que dire merci à OBR Togo pour cette rencontre tout en espérant que cela se répète plus souvent », se réjouit Mme Logou, participante.

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Mme Josée Laré

«  Les cas de violences sont légions dans notre communauté. J’en suis également victime dans mon foyer mais je gère cela avec beaucoup de sagesse pour ne pas partir et laisser mes enfants. Nous ignorons complètement que la loi peut nous venir en aide comme nous venons de l’apprendre ici. Donc forcément les échanges que nous avons eus nous ont beaucoup appris et il serait bien que vous reveniez nous en reparler encore pour nous permettre de sortir de notre situation », souhaite Josée Laré, une autre participante à la rencontre.

A noter qu’OBR Togo était il y a moins d’un mois au Lycée moderne d’Adétikopé où il a initié une séance de causerie-débat avec des élèves de cet établissement sur les violences faites aux filles et aux femmes. L’activité, tenue le 28 janvier dernier, rentrait dans le cadre du lancement de ses activités pour le compte de l’année 2022.

Photo de famille à la fin des échanges