Togo-PREE : Les jeunes mis à contribution pour un meilleur traitement des questions de l’eau, sécurité et paix en Afrique

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – La rareté des ressources en eau est aujourd’hui une véritable source de conflits et de menace pour la paix en Afrique. Et les jeunes constituent une part importante des personnes non seulement touchées, mais aussi impliquées dans ces conflits. Pour le « Partenariat Régional sur l’Eau et l’Environnement en Afrique Centrale et Occidentale (PREE) », il est important de les mettre à contribution pour des solutions durables. C’est dans ce cadre qu’il conduit le processus de promotion du Nexus Eau, Sécurité, Paix : enjeux, défis et opportunités pour la jeunesse en Afrique de l’Ouest dans 10 pays. Moment clé de ce processus, la conférence-débat prévue dans chaque pays concerné se tient les 28 et 29 décembre au Togo.

A en croire ses organisateurs, l’objectif de cette conférence-débat est de contribuer à la consolidation des sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable à travers une meilleure prise en compte des préoccupations liées à la jeunesse dans les cadres légaux, politiques, stratégiques, juridiques et institutionnels ainsi que les initiatives visant à promouvoir des investissements intégrés eau, sécurité et paix au Togo et au niveau régional en Afrique de l’Ouest.

L’initiative s’inscrit dans le cadre du projet « Partenariat Régional sur l’Eau et l’Environnement » (PREE), mis en œuvre par le Programme de l’UICN pour l’Afrique Centrale et Occidentale (UICN-PACO) en collaboration avec le Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO). Elle a reçu l’appui financier de l’Agence Suédoise de coopération pour le développement international (ASDI). Le but du PREE est de renforcer la résilience des écosystèmes naturels des communautés locales dans les bassins fluviaux et lacustres d’Afrique centrale et occidentale, à travers le renforcement de la Gestion des ressources en eau et de la résilience des communautés et des écosystèmes afin de prévenir et de gérer les conflits d’usage des ressources naturelles dans les Bassins du Niger, de la Volta, du Mono, du Lac Tchad et le Massif du Fouta Djallon.

Pour Joseph Yaovi Kogbé, chargé de programme régional au Partenariat Mondial de l’Eau en Afrique de l’Ouest (GWP-AO), les jeunes sont aujourd’hui au cœur des problèmes d’insécurité. Ainsi donc, ils sont souvent sollicités, enrôlés de façon volontaire ou non et obligés de contribuer à combattre l’ennemi dans des conflits et les zones de guerres.

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« Il y a un lien direct entre l’insécurité et les ressources en eau. Et si on veut gérer durablement les ressources en eau et traiter les questions d’insécurité de façon durable, il faut associer les jeunes aux meilleures approches pour pouvoir le faire. Aujourd’hui, notre préoccupation est de voir comment tous les cadres légaux, politiques, stratégiques, juridiques et institutionnels qui sont mis en place pour la paix, la sécurité et l’eau prennent en compte les préoccupations de la jeunesse », indique-t-il.

La conférence-débat de deux jours sera donc l’occasion de dresser un bilan critique de la prise en compte des préoccupations liées à la jeunesse dans les cadres susmentionnés, ainsi que les initiatives visant à promouvoir des investissements intégrés eau, sécurité et paix au Togo ; de dégager du bilan critique les avancées, les bonnes pratiques ainsi que les obstacles et les défis à relever pour une meilleure prise en compte des préoccupations liées à la jeunesse pour promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable.

Il sera également question de formuler des recommandations et élaborer des messages de sensibilisation et de plaidoyer à l’endroit des jeunes et des décideurs pour l’action en faveur des investissements intégrés eau, sécurité et paix en harmonie avec les préoccupations liées à la jeunesse ; et de proposer une feuille de route de sensibilisation et de plaidoyer sur la base des résultats de la conférence-débat.

La conférence, qui se déroule simultanément dans 9 autres pays de la sous-région ouest-africaine, verra sortir des recommandations à l’endroit des jeunes et des décideurs politiques. Son organisation au Togo a été facilitée par le Réseau Ouest-Africain pour l’édification de la paix (WANEP-Togo).

« Après ces conférences nationales, nous allons organiser une conférence régionale pour mutualiser les résultats issus des conférence-débats. A ce rendez-vous régional, nous allons sortir une note d’orientation politique qui servira de document de sensibilisation et de plaidoyer à l’endroit des différents partenaires. La finalité est de partager ces recommandations et les conclusions issues des différentes consultations lors du Forum mondial de l’eau qui se tiendra en mars 2022 à Dakar », précise Joseph Yaovi Kogbé.

Environ une cinquantaine de participants prennent part à cette conférence-débat. Ils sont issus des organisations de jeunesse, des organisations de la société civile, des organisations de femmes, toutes intervenant dans les domaines de l’eau, sécurité et de paix ; des structures gouvernementales nationales en charge de l’Eau, de la Sécurité, de la Défense nationale, de la Jeunesse. Des autorités locales des communes à haut risque d’insécurité  et des partenaires techniques et financiers du secteur de l’eau et de la sécurité y prennent également part.