Togo : Vers la création d’un Groupe de travail multi-acteurs sur la corruption et les droits de l’homme

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Le Groupe de travail multi-acteurs sur la thématique corruption et droits de l’homme au Togo verra le jour très bientôt. L’initiative est portée par le Bureau Afrique du CCPR Centre, en collaboration avec le Centre de Documentation et de Formation sur les Droits de l’Homme (CDFDH) et l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT). Les réflexions et discussions devant conduire à la mise en place de ce Groupe de travail ont fait l’objet d’une rencontre tenue mardi 23 novembre à Lomé.

Pourquoi une telle initiative ?

A en croire le CCPR Centre, de façon globale, que ce soit lors de l’examen du Togo ou d’autres pays dans le monde, plusieurs mécanismes internationaux ont établi le lien étroit entre le phénomène de la corruption et les atteintes, y compris les plus graves, aux droits humains.

Ainsi donc, dans de nombreux pays, la corruption constitue non seulement un obstacle systémique au respect et à la réalisation de la démocratie, de l’état de droit, des libertés politiques, du développement durable et de tous les droits humains civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, mais peut également entraîner des violations des droits de l’homme.

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Vue, en partie, des participants à la rencontre

« Elle est l’une des causes les plus négligées de violations des droits de l’homme, alors qu’elle alimente l’injustice, les inégalités, entre autres en matière de ressources économiques et financières, l’impunité, le comportement arbitraire, l’extrémisme et les conflits politiques et religieux », estime-t-on au CCPR Centre.

De la nécessité d’une synergie d’actions

Plusieurs actions diversifiées sont initiées par les Organisations de la Société Civile (OSC) afin de consolider le lien entre la torture, les droits de l’Homme et la corruption. L’élaboration d’un rapport thématique sur les liens entre la corruption et les droits de l’Homme et l’organisation d’un webinaire sur le sujet le 05 Août 2021 en sont quelques unes. Mais pour une lutte plus efficace, pense André Kangni Afanou, il faut désormais qu’une synergie soit développée entre les différents acteurs qui mènent la lutte.

« Il nous a semblé important de rassembler les différents acteurs de l’Etat mais aussi la CNDH, des chefs traditionnels, des opérateurs économiques, des acteurs de la justice et les acteurs de la société civile pour réfléchir sur cette thématique. Nous voulons créer cette synergie pour que chacune de ces catégories puissent prendre conscience de ces phénomènes en vue d’une lutte plus efficace », explique le Coordonnateur du bureau Afrique du CCPR Centre.

La rencontre du mardi 23 novembre a donc été l’occasion de sensibiliser les différents acteurs sur les manifestations de la corruption en lien avec les droits de l’homme, la torture et les droits en particulier. Il s’est agi de susciter le débat entre acteurs autour des recommandations des organes des traités, liées à la torture, la corruption et les droits de l’homme et de créer un cadre de partage d’expériences entre acteurs sur les enjeux et défis liés à la corruption, la torture et les droits de l’Homme dans leurs domaines respectifs.

Elle a également permis d’identifier les grands axes d’un plan de travail pour des actions concrètes sur la lutte contre la corruption, la torture et les violations des droits de l’homme au Togo.

« Au-delà de la prise de conscience de travailler ensemble sur ces phénomènes, nous espérons essentiellement mettre sur pieds un groupe de travail qui va mener des actions de sensibilisation, des actions de formation, et de plaidoyer. L’idée est de voir ce groupe de travail documenter les cas de corruption s’il y en a et de montrer clairement les répercussions qu’ils peuvent avoir sur les droits de l’Homme », précise André Kangni Afanou.

Présent à l’atelier, Passassim Atadé Nanguit, représentant de la Francophonie, s’est réjoui de l’idée et du soutien que peut apporter son institution au futur groupe de travail.

La rencontre, il faut le rappeler, a connu la participation des représentants de diverses institutions étatiques comme non étatiques, des ministères, des missions diplomatiques, des ambassades, des organisations internationales et organisations de la société civile togolaise.

Photo de famille