Togo : Le GF2D forme des acteurs étatiques sur la prise en charge des victimes de violences sexuelles

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Au Togo, l’ONG GF2D travaille à promouvoir un environnement protecteur contre les Violences basées sur le genre (VBG) et à faciliter l’accès aux conseils sur la santé sexuelle et reproductive par les adolescents et jeunes en cette période de Covid-19. Elle renforce, depuis lundi, les compétences de 25 acteurs étatiques sur la prise en charge des victimes de VBG, notamment les violences sexuelles. La rencontre, démarrée ce 23 août à Kara (411 km au nord de Lomé), s’étale sur trois jours et reçoit l’appui financier de la GIZ. Elle se situe dans le cadre de la mise en œuvre du  »Projet de renforcement du système de santé, santé reproductive et droits sexuel ».

Les efforts faits par l’Etat et les organisations de la société civile ces dernières années au Togo sont certes louables. Mais ils n’ont pas réussi à mettre un terme aux violences basées sur le genre dans le pays.

Vue, en partie, des participants à l’atelier

« L’ampleur des violences faites aux femmes et aux filles prend des proportions inquiétantes dans nos communautés. Elles sont encore des réalités tristement banalisées et gérées au sein de nos communautés », déplore Michelle Aguey, secrétaire générale du GF2D (Groupe de Réflexion et d’action Femme, Démocratie et Développement). D’après cette dernière, les survivantes sont nombreuses à vivre dans le silence par crainte d’humiliation et de représailles sociales et les filles qui vivent dans l’extrême pauvreté au sein des communautés marginalisées sans soutien familial sont particulièrement vulnérables aux rapports sexuels forcés et à la violence.

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A cette situation, s’ajoute celle des adolescents et jeunes qui ont un accès très limité à une éducation sexuelle complète adaptée à leur âge. Ils n’ont également pas facilement accès aux structures appropriées capables de leur offrir des services adéquats, ainsi qu’aux lois et politiques idoines leur permettant de jouir pleinement de leurs droits à la santé sexuelle et reproductive.

« Tous ces constats viennent accroitre la vulnérabilité des femmes, des adolescents et jeunes en occurrence les filles avec toutes les conséquences que cela peut entraîner », explique Michelle Aguey.

Pour promouvoir un environnement protecteur contre les VBG et faciliter l’accès aux conseils sur la santé sexuelle et reproductive par les adolescents et jeunes en cette période où sévit le Covid-19, le GF2D estime donc qu’il est important de renforcer les compétences d’un certain nombre d’acteurs étatiques, notamment les acteurs de justice, de la police et de la gendarmerie, les travailleurs de la santé et de l’action sociale et les autorités communautaires.

Lors des travaux de groupe

L’atelier de Kara sera donc l’occasion d’améliorer les connaissances des participants sur les formes, les causes et les conséquences des violences sexuelles sur les victimes en particulier les adolescentes et jeunes et de renforcer leurs capacités sur le protocole et la norme de prise en charge médicale et judiciaire des victimes de violences sexuelles.

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Le GF2D entend également mettre à la disposition de chaque catégorie de professionnels, notamment les acteurs judiciaires, de santé, et de l’action sociale, des outils nécessaires et indispensables à la prise en charge des victimes et une cartographie des acteurs intervenant dans la prise en charge. Il s’agira aussi de renforcer l’appropriation des rôles et responsabilités de chaque groupe d’acteurs dans la prise en charge des victimes de violence sexuelle.

Cet atelier de formation sera suivi de celui que prévoit le GF2D à l’intention des membres de l’association ATAREKAD sur la même thématique. Il est prévu les 26 et 27 août 2021.

Photo de famille avec les participants