Togo : L’ONG Floraison et la KAS pour des leaders religieux respectueux du droit de l’accès de la femme à la terre

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Difficile pour les femmes d’avoir accès à la terre dans de nombreuses communautés au Togo. Les préfecture de Vo et d’Afagnan ne font pas exception. A en croire plusieurs études, les restrictions coutumières et religieuses constituent l’un des facteurs à l’origine de cette situation. Et pour l’ONG Floraison, la solution à ce problème est aussi à chercher de ce côté. Avec l’appui financier de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), cette organisation a sensibilisé des acteurs religieux et communautaires de Vogan et d’Afagnan sur la sécurisation du droit de l’accès de la femme à la terre.

« Quelle place est donnée à la terre et à l’accès de la femme à la terre dans les différents religions et cultes ? », tel est le thème sur lequel ont été axé ces sensibilisations organisées sous forme de causerie-débats à Vogan et Afagnan les 29 et 30 juin 2021. Un thème évocateur du rôle non négligeable que jouent les religions, surtout traditionnelles, dans le refus fait aux femmes d’accéder à la terre dans les communautés togolaises.

Vue partielle des participants à la rencontre de Vogan

A travers ces rencontres, l’ONG Floraison et son partenaire, la KAS, entendaient contribuer à l’amélioration de la situation des droits fonciers de la femme, en attirant l’attention des responsables religieux et de leurs fidèles sur les dispositions légales qui promeuvent ces droits, notamment leur droit aux moyens de production y compris la terre, pour le développement du secteur de l’agriculture, ainsi que la lutte contre la faim et la pauvreté dans les communautés.

D’après Claire Quenum, experte en droits économiques, sociaux et culturels, la rencontre a été l’occasion de renforcer les capacités des participants sur le droit à l’accès à la terre pour les femmes tel que le garantissent les dispositions légales nationales et internationales.

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Table d’honneur lors de la causerie-débat d’Afagnan

« Les échanges ont permis aux responsables religieux invités d’avoir un aperçu sur la loi portant Code Foncier et Domanial et la charte communautaire de KAS pour le droit de la femme à la terre. Nous avons également discuté des approches de solutions aux problèmes que rencontrent les femmes pour une jouissance sécurisée de leur droit foncier », explique Mme Quenum.

Demande a donc été faite aux participants d’œuvrer désormais pour la promotion et la défense des droits fonciers de la femme dans leurs villages ou localités. Les leaders religieux ont également été appelés à porter l’information dans les communautés pour un changement de mentalité et le respect de la loi sur les droits de l’accès à la terre pour les femmes.

Les participants à la rencontre d’Afagnan

Au Togo, une étude réalisée par la Konrad Adenauer Stiftung en octobre 2016, dans le cadre du volet « Droits fonciers de la femme au Togo » de son Projet « Un seul monde sans faim 2 (EWOH 2) », a révélé que seules 27,72%  de femmes ont accès à la terre par héritage contre 72,28% d’hommes. Or, le nouveau Code foncier et domanial adopté en juin 2018 consacre l’accès de la femme au foncier à part égale avec les hommes.

Par ailleurs, les droits d´accès á la terre, d’utilisation et de contrôle de cette dernière sont reconnus aux femmes par les lois nationales et les conventions internationales, régionales et sous régionales dont le Togo est partie.