Togo : SADD et SYDEMINES explorent de nouvelles pistes pour un dialogue social réussi dans le secteur des mines

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Avec 60% d’emplois précaires tenus par des tâcherons et des services de placement, le secteur des mines du Togo, qui demeure jusqu’alors sans convention collective sectorielle, n’est toujours pas suffisamment réglementé et reste fermé à toute idée de dialogue social. Ceci, en dépit des accidents de travail très souvent mortels, des dérives des employeurs et de l’exploitation des travailleurs. Pour SADD et SYDEMINES, il devient urgent d’explorer de nouvelles pistes de persuasion et de techniques de négociation afin de pouvoir asseoir un cadre permanent de dialogue social pour parvenir à une meilleure réglementation pour la protection des travailleurs et la promotion du travail décent dans toutes les entreprises du secteur minier au Togo.

C’est donc à la recherche de ces nouvelles pistes que les deux organisations ont réuni, mardi 15 juin à Tabligbo (environ 79 km au nord-ouest de Lomé), 15 responsables et délégués syndicaux venus de 6 entreprises minières du Togo, à un atelier de sensibilisation et de renforcement de capacité. La rencontre était axée sur le thème « les normes ITIE/RSE et les techniques de négociation et de plaidoyer pour asseoir un cadre de dialogue social permanent et fructueux dans les entreprises et sur le plan national ».

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D’après Messan Sedonou, secrétaire général adjoint du Syndicat démocratique des Mines (SYDEMINES), il s’agissait d’amener les bénéficiaires de la rencontre à se donner les moyens et la capacité d’initier un cadre de dialogue social permanent franc et fructueux.

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Vue partielle des participants au cours de l’atelier

« C’est une contradiction que de voir les travailleurs du secteur minier vivre dans la précarité, alors que ce secteur est une composante essentielle de l’économie du Togo et représente à lui seul plus de 22% du total des exportations du pays. En dépit des efforts qui sont faits pour améliorer leurs conditions de vie, force est de constater que la sécurité sociale fait toujours défaut dans un grand nombre d’entreprises minières, au moment où les investisseurs tirent profit de cette situation d’exploitation des travailleurs et s’opposent avec force à toute idée de dialogue social. Il nous faut donc penser à de nouvelles techniques de négociation et de plaidoyer, afin d’asseoir un cadre de dialogue social permanent et fructueux dans les entreprises et sur le plan national », estime M. Sedonou

La rencontre de Tabligbo a donc été l’occasion de sensibiliser les responsables et délégués syndicaux sur les techniques de négociation et de plaidoyer et sur la nécessité de se mettre ensemble pour faire le poids face aux employeurs dans le dialogue social. Il s’est agi également de les amener à tirer profit de la norme ITIE/RSE pour convaincre ou amener les employeurs à promouvoir le dialogue social.

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« Cet   atelier a permis aux responsables et délégués syndicaux invités d’avoir une idée et de prendre conscience des causes de l’échec du dialogue social. Ils sont désormais déterminés à y remédier en utilisant la norme ITIE/RSE comme outil pour convaincre les employeurs à s’asseoir autour de la table de négociation. Aussi, les participants ont pris conscience de l’importance des alliances stratégiques avec les communautés hôtes des entreprises minières pour une lutte plus efficace », se réjouit Yves Dossou, coordonnateur de l’ONG Solidarité et Action pour le Développement Durable (SADD).

L’atelier a été organisé avec le soutien financier de We Social Movements (WSM) de la Belgique.