Togo – Projet « LabTogo » : JVE jette les bases de sa future collaboration avec le village de Dévémé

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Fléau mortel qui tue jusqu’à 4 millions de personnes dans le monde et plus de 211 000 personnes dans l’espace Cedeao chaque année, la fumée silencieuse est causée par l’ignorance d’une cuisson propre. Engagée dans la lutte contre le phénomène depuis plusieurs années, l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) va promouvoir l’utilisation de foyers améliorés à Dévémé, village situé dans la commune Avé 1, à 62 km au nord-est de Lomé.

Cette localité a été retenue dans le cadre du projet ‘‘LabTogo : Développement de la capacité de recherche et démonstration de technologies pour l’exploitation du potentiel de la biomasse au Togo’’, mis en œuvre par JVE et prévu pour couvrir la période 2019-2023.

En effet, selon une étude réalisée préalablement au projet « LabTogo », la consommation nationale annuelle du bois-énergie, toutes catégories confondues est de 2,44 millions de tonnes par an, soit 7,576 millions de mètres cubes de bois dont 82% (en volume) consommés par les ménages et 18% par les catégories socio-professionnelles. Les scénarii indiquent que la consommation nationale totale en bois-énergie en 2030 s’établirait à 9,818 millions de mètres cubes de bois et à 14,285 millions de mètres cubes à l’horizon 2050.

Le directeur exécutif de JVE et les responsable de la commune Avé 1 avec le chef du village de Dévémé

Le bilan entre l’offre durable et la demande en bois-énergie sera donc très déficitaire à partir de 2030 et l’offre exploitable de façon durable ne pourra satisfaire que 28% de la demande.  Dans ces conditions, la nécessité de diversifier les sources d’énergie de cuisson dans les ménages s’impose et l’un des domaines thématiques qu’intègre le projet ‘‘LabTogo’’ est l’étude sur les méthodes alternatives des foyers.

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A Dévémé, où le bois est la première source de cuisson, JVE entend développer son projet de recherche sur les foyers améliorés, afin d’encourager et de vulgariser les techniques de cuisson propre et peu coûteuse. L’initiative a été présentée aux habitants de la localité lors d’une visite effectuée le 28 mai dernier par les responsables de l’ONG et ceux de la commune Avé 1.

« Nous recherchions une localité de moins de 200 habitants, qui est à moins de 100 km de Lomé, la capitale, pour faciliter la tâche aux enseignant-chercheurs de l’Université de Lomé qui seront impliqués dans les recherches. En plus, la localité ne doit pas avoir de courant électrique et aucun de ses habitants ne doit utiliser le gaz pour la cuisine. Dévémé remplissant tous ces critères, nous l’avons donc retenu et sommes venus leur présenter le projet », explique Sena Alouka, Directeur exécutif de l’ONG JVE.

Dévémé est l’une des localités où l’utilisation du bois-énergie est très élevée, comme l’illustre cette vidéo.

Par ailleurs, la localité servira de cadre pour les recherches devant aboutir à la fabrication du four à pyrolyse. À la phase pilote, le four y sera testé.

Alors qu’elles souffrent des effets de la cuisson à base du bois, des femmes de la localité sont ravies de l’idée que le projet pourrait leur permettre d’utiliser des foyers améliorés pour la cuisine.

« Ici, les travaux champêtres nous épuisent déjà. Mais nous sommes souvent obligés de les laisser pour aller chercher du bois de chauffage pour la cuisine. Pire, ce bois se fait de plus en plus rare ces derniers temps. Ce projet est donc le bienvenu pour nous faciliter la tâche », confie Akou Aziagbé, une femme de Dévémé.

Au Togo, plusieurs ménages n’ont pas accès à la cuisine moderne utilisatrice de combustibles modernes (gaz butane, autres) pour la cuisson des aliments et le chauffage de l’eau à usage domestique. Du coup, la biomasse est la première source d’énergie (78,05 % des approvisionnements énergétiques en 2012).

Le D.E de JVE parlant de l’utilité des foyers améliorés aux femmes de Dévémé

A noter que la visite a également permis à JVE et aux responsables de la commune Avé 1 d’aborder les questions du développement de la communauté, les différents problèmes auxquels font face les habitants notamment le manque d’eau et de latrines, le manque de terres, d’électricité et le manque d’infrastructures scolaires dans la localité.

Elle s’est achevée par la mise en terre de plants de Khaya Senegalensis, en prélude à la Journée de l’arbre, le 1er juin.