Lutte contre l’extrémisme violent au Togo : REFED et RAFIA vont renforcer la résilience socio-économique des jeunes et femmes de la région des Savanes

Société Civile Médias
6 Min Read

(Société Civile Médias) – Confié aux ONG REFED et RAFIA, le volet Autonomisation économique et amélioration de l’employabilité du « Programme d’Appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Benin, du Burkina et du Togo » tend vers sa concrétisation. Définis d’un commun accord par l’ensemble des acteurs concernés, les critères de sélection des bénéficiaires de cette initiative ont été validés vendredi 9 avril 2021 au cours d’un atelier organisé par les deux structures à Dapaong (600 km au nord de Lomé).

Le « Programme d’appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Togo avec le Bénin et le Burkina » est une initiative du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Financé par le fonds UN Peace Building, ce projet, d’après ses initiateurs, se justifie par le fait que le Burkina Faso, le Bénin et le Togo partagent des frontières communes aux caractéristiques socioculturelles et économiques très proches marquées entre autres par l’insécurité grandissante et la montée du radicalisme et de l’extrémisme violent. A cela, s’ajoute d’autres problèmes comme l’insuffisance d’opportunités pour les femmes et le jeunes et la pauvreté.

« Dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina et du Togo, peu de personnes ont un emploi stable. Et lorsque les jeunes surtout n’ont aucune perspective d’avoir un travail qui leur permet de gagner leur vie, cela peut constituer un terreau fertile à la radicalisation. Généralement, les extrémistes profitent de cette situation de désespoir des jeunes pour les embarquer dans l’extrémisme violent. Quant aux femmes de la région, la vulnérabilité économique et la vulnérabilité sociale constituent deux fragilités du pays qui pourraient les faire basculer dans l’extrémisme violent », explique Confort Kabissa-Lamboni, Coordinatrice du Réseau des Femmes et Développement de la région des Savanes (REFED/S).

Le projet a donc pour finalité de contribuer à l’amélioration de la résilience des populations des zones transfrontalières concernées, face aux conflits communautaires et à l’extrémisme violent grâce à cette approche transfrontalière. Et cela, par un environnement favorable qui garantit aux femmes et aux jeunes une meilleure protection et leur implication dans les mécanismes de dialogue local tout en jouissant d’opportunités économiques viables

- Advertisement -

« Si les jeunes et les femmes trouvent des solutions à leurs problèmes quotidiens, s’ils trouvent du travail qui les occupe et qui leur procure le minimum vital, ils seront la composante la plus efficace dans les mécanismes d’alerte précoce de menaces de paix et de conflits dans la région des Savanes », ajoute Djoi-lah Bigniebe, Directeur exécutif de l’ONG RAFIA (Recherche, Appui et Formation aux Initiatives d’Auto-développement).

Table d’honneur de l’atelier ouvert par le Préfet de Tône, Douti YendoukoaTchimbiadja

Partenaires du projet, les ONG REFED et RAFIA se sont vues confier le volet Autonomisation économique et amélioration de l’employabilité. Ce volet consiste à renforcer les capacités de résiliences socio-économiques des populations vulnérables, en particulier des jeunes et des femmes, dans le but de les rendre moins vulnérables à l’exploitation par des groupes extrémistes.

L’atelier du vendredi 9 avril a donc été l’occasion  de valider les critères de sélection des bénéficiaires. La rencontre, qui a vu la participation d’environ 25 acteurs dont les Préfets, les Maires des 5 préfectures ciblées (Tône, Kpendjal, Kpendjal-Ouest, Cinkassé et Oti-sud) a permis de présenter les critères préalablement définis par RAFIA et REFED ; de partager les différentes suggestions et les apports des élus locaux ; d’analyser chaque critère selon son objectivité, sa pertinence et son pragmatisme ; et de procéder à la validation des critères retenus.

Pour ce faire 3 communications ont meublé l’atelier. La première a été présentée par le Représentant du Chef de Projet du PNUD détaché dans la région des Savanes, Mouhammed-Awali Ibouraima. La deuxième et la troisième communication « Présentation du volet Résilience socio-économique et amélioration de l’employabilité » et « Présentation des critères de sélection des bénéficiaires proposés » ont été présentées par les chargés de projet de RAFIA et du REFED.

Mme Kabissa-Lamboni lors de l’une de ses interventions

S’en sont suivies les questions de compréhension et les réponses à ces questions. Des travaux en carrefour ont permis aux participantes et participants d’analyser en profondeur chaque critère et d’apporter des contributions en vue d’améliorer certains critères.

« Les apports ont été centralisés et validés en plénière avant leur intégration dans le document final », indique Confort Kabissa-Lamboni.

L’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB), l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), les représentants des Directions Régionales de la Planification et de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation et des représentants d’autres OSC ont aussi pris part à l’atelier, ouvert par le Préfet de Tône, Douti YendoukoaTchimbiadja.

Photo de famille des participants à l’atelier

Le « Programme d’Appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina et du Togo », il faut le rappeler, est financé à hauteur de 3 275 000 dollars américains.