Togo / Covid-19 : Prof Didier Ekouevi « il est difficile de faire le lien entre la vaccination et les rares cas de décès »

Société Civile Médias
4 Min Read

(Société Civile Médias) – Président du Conseil scientifique du Togo, le Professeur Didier Ekouevi se veut clair. Alors que des informations relayées sur les réseaux sociaux font état de sujets décédés après avoir reçu leur dose de vaccin contre le Covid-19, l’épidémiologiste estime pour sa part qu’ « il est difficile de faire le lien entre la vaccination et les rares cas de décès ».

D’après Didier Ekouevi, l’administration de vaccin entraîne des effets secondaires mineurs dus à l’injection de virus inactivés ou tués chimiquement. Prenant l’exemple de la Norvège qui a enregistré 33 décès parmi les personnes âgées qui avaient reçu leur première dose, le président du Conseil scientifique a insisté sur le fait que ce pays a déclaré plus tôt ce mois-ci ne pas avoir établi de lien avec le vaccin, recommandant toutefois aux médecins norvégiens de prendre en compte l’état de santé des patients les plus fragiles avant de proposer une injection. 

« Selon l’Agence européenne du Médicament, ‘‘concernant des cas de personnes de plus de 65 ans, la progression de (multiples) maladies préexistantes semblait être une explication plausible du décès’’. Certains avaient déjà reçu des soins palliatifs avant la vaccination », a indique M. Ekouevi dans une interview accordée à nos confrères du quotidien national Togo Presse.

Le président du Conseil scientifique a par ailleurs donné des précisions sur les personnes cibles de la campagne de vaccination du Togo contre le Covid-19.

- Advertisement -

« La cible à atteindre, c’est 60 % de la population. Les personnes prioritaires pour la vaccination seront les personnes vulnérables. Il s’agit des personnes âgées de 50 ans et plus, et des personnes qui présentent des maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, le diabète, le VIH, le cancer, l’insuffisance rénale chronique, etc », précise-t-il.

Et d’ajouter que trois critères sont considérés pour identifier les personnes prioritaires à vacciner. Il s’agit des personnes les plus vulnérables ; de la capacité du vaccin à protéger contre les formes graves et de la disponibilité et le type de vaccin. 

« Toutefois, le choix de vacciner le personnel de santé en première intention est une stratégie, non seulement pour les protéger des formes graves, mais aussi pour maintenir les capacités du système de santé et améliorer l’adhésion au sein de la communauté. Considérant le fait que les vaccins seront difficilement disponibles du fait de la demande excessivement élevée, le choix des personnes à vacciner devra également être priorisé. Compte tenu de la balance favorable bénéfice/risque, la vaccination la plus précoce possible des personnes vulnérables exposées aux formes graves de la maladie et des soignants, se justifie pleinement », indique Didier Ekouevi.

Dans une interview accordée récemment à la télévision i24news, Robert Dussey, le chef de la diplomatie togolaise a rappelé la détermination du gouvernement à obtenir le plus rapidement possible le vaccin Covid-19, au profit des populations togolaises. « il nous faut absolument avoir ce vaccin. Nous voulons le plus tôt possible avoir accès à ce vaccin afin que toutes les populations puissent vivre normalement comme nous le souhaitons », a affirmé Robert Dussey, avant d’estimer que les premières doses pourraient être disponibles d’ici mai-juin, avec les perspectives les plus optimistes, dans le cadre de l’initiative Covax à laquelle a adhéré le Togo.  

Les femmes enceintes posent un problème particulier : reconnues comme vulnérables à la Covid-19, elles sont toujours une cible délicate en vaccinologie. Il faudra sans doute attendre des données de sécurité plus précises pour décider d’étendre la vaccination aux femmes enceintes.