Commerce des devises : gros plan sur le métier de cambiste

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Les échanges entre les différents Etats sont de plus en plus accrus. La diversité des monnaies de chaque pays fait que les changes de monnaie s’effectuent de jour en jour. Des années auparavant, les banques étaient les seules compétentes à convertir les devises. Aujourd’hui, le voile est levé, des particuliers se sont appropriés cette activité et en ont fait un métier. Contrairement à ce que l’on pense, ils sont organisés et ont une grande clientèle.

Beaucoup de lieux font objet de ces transactions de monnaie, cependant le plus connu au Togo est celui de la frontière Togo Ghana. Généralement âgés entre 17 et 35 ans, ce sont des jeunes de différentes nationalités qui s’adonnent à ce métier. Assis sur des chaises, en face d’eux sont disposés des tables moyennes comportant des tiroirs : voici ce à quoi se résume leurs bureaux. Cependant, devant ce maigre mobilier se déroulent des transactions énormes. Les doyens disposent de « jeunes apprentis » qui halètent des usagers de la route vu la concurrence rude. La tâche consiste à convertir une monnaie à une autre moyennant un pourcentage.

La plupart du temps ce sont les voyageurs qui sont les fidèles clients. Cependant, des particuliers viennent spécialement accomplir le change.

« A chaque transaction la banque prélève la plupart du temps une rémunération en fonction du montant changé, ici un pourcentage est fixé; en plus on évite les longues files et les protocoles de la banque », confie M. Amadou, un commerçant import-export qui va y accomplir quotidiennement ses changes.

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Cependant la sécurité n’est pas toujours au rendez-vous, il faut être habile et vigilant lors des changes car beaucoup se plaignent de leur malhonnêteté à soustraire quelques billets lors des opérations.

En outre, la banque offre des avantages qu’on ne peut rencontrer chez les échangeurs. Le plus grand nombre des banques et les bureaux de change offrent de convertir votre argent avant un périple à l’étranger. Il existe différents systèmes de règlement comme les traveler’s chèques ou les cartes internationales.

Malgré tous ces manquements et la non officialisation du secteur, ces échangeurs voient leur nombre s’agrandir.

« Nous convertissons jusqu’à des millions et pouvons gagner jusqu’à 100 000 francs par jour surtout en période de fête ou lors des grands évènements », révèle Kwami, l’un des échangeurs de la place.

Un métier qui paie bien sans doute mais qui comporte beaucoup de risques. « Trainer avec tant d’argent sur soi est très risquant. Beaucoup essaient de nous voler ou de nous duper avec des faux billets ; nous savons très bien nous en sortir », ajoute-t-il.

« Je vous avoue que des échangeurs possèdent des monnaies de certains pays inexistant dans nos structures bancaires. Nous ne savons même pas ou et comment ils trouvent cet argent. On y trouve des devises des pays comme l’Inde ou le Japon etc », s’étonne M. Douti, fonctionnaire dans une banque de la place.  Une situation qui ne favorise sans doute pas les structures bancaires.

Cependant cela contribue à la réduction du chômage. Une forme d’emploi qui favorise les jeunes mais il y a nécessité d’être prudent quant à des transactions dans ces milieu non sécurisé.

Adjo AZIADOUVO