Togo : L’ONG ASDI lance une Campagne pour la sécurisation des terres agricoles africaines

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Alors que les terres agricoles non exploitées d’Afrique font aujourd’hui l’objet d’une convoitise de la part des pays développés, l’ONG ASDI (Action Sociale pour le Développement Intégrale), très impliquée depuis quelques années dans l’agriculture à travers son projet « ENTRAIDE AGRICOLE », veut contribuer à les préserver. C’est dans ce cadre qu’elle lance l’opération de sécurisation des terres agricoles du Togo et d’Afrique par le rachat des terres agricoles mise en vente par les communautés locales par les nationaux. L’initiative vise à encourager prioritairement les ressortissants de chaque localité ainsi que la diaspora à investir dans l’agriculture dans ce milieu selon un modèle bien claire et expérimenté dans le cadre du projet Entraide Agricole.

« L’Afrique possède aujourd’hui ​65 % des terres agricoles non exploitées au monde. Et l’extrême pauvreté qui règne dans les villages pousse aujourd’hui la grande partie des populations rurales à mettre en vente la quasi-totalité des terres agricoles de leur communauté mettant ainsi en danger non seulement leurs fils et petits-fils mais aussi et surtout l’autonomie de la nation entière », s’indigne M. KokouMountouTCHAMSI, Directeur exécutif de l’ONG ASDI, initiatrice du projet. « Il y a donc ​urgence à investir dans la sécurisation et le rachat des terres agricoles et ensuite dans un programme de développement agricole dans chaque localité pour donner des emplois et des revenus aux paysans », préconise-t-il.

D’après M. TCHAMSI, le projet à pour but de contribuer à la préservation des terres agricoles africaines dans les mains des dignes fils et filles africaines afind’éviter que des étrangers viennent s’en accaparer au détriment des communautés locales.

Dans les détails, il s’agira d’encourager et de former les ressortissants de différentes localités du Togo et d’ailleurs en Afrique de l’ouest à se regrouper afin d’acquérir les terres mise en vente dans leur milieux, prioritairement avant de faire appel à d’autres investisseurs nationaux.

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« Aucune collectivité ne sera encouragée à vendre au-delà des 2/3 de leur domaine foncier. Nous encouragerons fortement les collectivités qui privilégieront la location de leur terre agricoles et nous les accompagnerons », précise Mountou TCHAMSI.

Le projet est structuré autour d’un premier coordinateur appuyé par un juriste, un géomètre agrééet un cabinet notarial. Le financement s’articule autour de 3 axes majeurs le fonds d’acquisition des terres ; le fonds de sécurisation des terrains acquis et le fonds de lotissement.

En ce qui concerne le premier axe qui est le fonds d’acquisition des terres, il s’agira de proposer des terrains mise en vente par les communautés locales aux filles et fils du Togo, prioritairement, en vue d’empêcher leur acquisition par des étrangers. La démarche consiste d’abord à s’assurer de la disponibilité réelle du terrain, l’absence de conflit et de litige et l’adéquation entre le prix et la localisation.Les terrains misen vente et sécurisés seront proposés aux Togolais qui peuvent ainsi les acquérir individuellement ou en groupe selon les moyens à leur disposition.

« Individuellement, chaque togolais peut acquérir le nombre d’hectares qu’il veut dans le respect strict de la loi sur le foncier en vigueur au Togo selon ses moyens.Collectivement, plusieurs personnes peuvent contribuer à l’achat d’une parcelle de terrain selon leurs moyens disponibles. Un contrat clair permettra de les regrouper pour participer à l’achat groupé et à l’obtention, dans la mesure du possible, d’un titre foncier individuel ou collective selon leur désidérata. Le montant minimum à déposer pour participer à un achat collectif est de 50.000 F CFA », informent les initiateurs du projet.

Le deuxième axe, le fonds de sécurisation des terrains acquis, est lui composé de deux volets.

Le premier volet de ce fonds consiste en cequechaque acquéreur de terrain soit invité à payer les frais d’établissement d’un titre foncier selon la voie notariale ou privée. Les frais relatifs à cette démarche leur seront communiqués conformément à la procédure en cours dans le pays.

Le deuxième volet concerne les communautés locales qui aimeraient sécuriser leurs terres mais qui n’ont pas de moyens  financiers. Ces dernièrespeuvent soumettre leur demande pour un financement moyennant un payement en nature équivalent aux montants du dossier. Un contrat liant les parties est déjà disponible pour éviter tout conflit dans l’exécution du projet.

Quant au fonds de lotissement, qui est le troisième axe, il sera mis à la disposition de toute communauté voulant procéder au lotissement de son domaine et n’ayant pas d’argent. Après une demande adressée par la communauté ou son représentant, un fonds mobilisé par les nationaux leur sera remis pour le financement de l’activité, moyennant un équivalent en nature avec une réduction de 25% de la valeur réelle du terrain.

Selon l’ONG ASDI, plus de huit mille (8.000) hectares de terrains sécurisés sont déjà disponibles. Et la valeur de l’hectare varie de 250.000 à 950.000 Fcfa selon la localisation du terrain, sa proximité avec Lomé, une ville ou une voie bitumée.

ASDI, une expérience avérée dans le domaine agricole

Ces deux dernières années, l’ONG ASDI s’est, entre autres, illustrée à travers le projet « ENTRAIDE AGRICOLE ». Un projet initié depuis le début de l’année 2018 et conçu dans sa première phase pour couvrir la période 2018-2028 pour rendre l’agriculture togolaise plus attrayante.

« Entraide Agricole » est spécialisé dans la professionnalisation du secteur agricole au Togo en jouant sur les 5 paramètres que sont « la main d’œuvre », le « financement de l’Agriculture », « l’amélioration des outils de production », « la professionnalisation de la gestion des Fermes » et « la production des bio pesticides locaux ».

Depuis son lancement, ce projet a recruté plus de 1000 jeunes et formé plus de 942 autres jeunes togolais sur toute l’étendue du territoire. Il a mobilisé plus de 253 actions hectares sur 2000 prévues pour une valeur totale de 67.375.000 FCFA en 2ans et 313 parts sociales pour une somme totale de 15.650.000 FCFA.