Le HCR-Togo invite à plus de mesures pour zéro apatride d’ici 2024

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Le bureau local du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR Togo) a célébré jeudi 5 novembre 2020 le 6ème anniversaire de la campagne « J’EXISTE ». Occasion pour l’institution onusienne d’évaluer les progrès du Togo dans la lutte contre l’apatridie, de redynamiser les efforts des acteurs gouvernementaux pour la finalisation des divers plaidoyers entamés dans cette lutte et de renforcer la prévention. Ceci à travers une conférence-débat.

La célébration a été marquée par une conférence-débat axée sur le thème : « 2024, un monde sans apatrides ». Cette rencontre, organisée à Lomé, a pour objectif de sensibiliser le public togolais sur l’apatridie mais aussi de recueillir des approches de solutions des participants et des propositions visant à contribuer à un monde exempt d’apatrides en 2024.

Vues des participants à la conférence-débat

 « L’apatride est cette personne qu’aucun Etat ne reconnait comme son ressortissant au regard de sa législation. Elle est privée de tous  ses droits en tant qu’homme. La possession d’une nationalité est, le plus souvent, le préalable à la jouissance de tous les droits humains, y compris l’accès à l’éducation, aux services de santé, aux services légaux. L’apatridie remets donc en cause la sécurité humaine et génère de grandes souffrances », explique Monique Edo ATAYI-KUASSI, cheffe de bureau HCR-Togo.

Précisément, il s’est agi, au cours de la conférence-débat, de faire l’état des lieux de la campagne « J’EXISTE » et de la lutte contre l’apatridie au Togo ; faire participer différents acteurs dans un esprit de synergie en vue d’une contribution du Togo à la campagne « J’EXISTE » ; de sensibiliser l’opinion publique sur l’apatridie, les risques de ce phénomène, mais aussi sur les moyens de prévention notamment l’importance de l’enregistrement des naissances.

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Il a été également question d’analyser les causes et les conséquences de l’apatridie ; de débattre  sur les solutions possibles pour l’éradiquer au Togo et dans le monde ; de contribuer au plaidoyer pour l’adhésion en cours du Togo aux deux conventions internationales relatives à l’apatridie.

Selon les statistiques du HCR, en 2019, le nombre d’apatrides dans le monde est estimé à 4,2 millions. Pour le HCR, Il est donc primordial d’éradiquer ce fléau d’ici 2024. L’organisation met en place une stratégie qui contient des mesures clés que les Etats doivent prendre pour y remédier.

« Il s’agit pour chaque Etat de trouver une solution aux principales situations d’apatridie en reformant leur législation et leur politique, conjointement à des campagnes de citoyenneté ; de veiller à ce qu’aucun enfant ne naisse apatride ; de prévenir la privation de nationalité fondée sur la discrimination ; de supprimer la discrimination fondée sur le sexe dans les lois relatives à la nationalité ; d’accorder un statut de protection aux migrants apatrides ; et de délivrer des documents d’identité à ceux qui y ont droit », précise Monique Edo ATAYI-KUASSI.

La rencontre a également été pour le HCR-Togo l’occasion de primer les lauréats du concours de rédaction de poème organisé pour commémorer les 6 ans de la campagne. Avec son poème intitulé « Lettre d’un apatride » Essodosso SEDOU a décroché le premier prix. Adaoutema WOUKINTA et Komlan Elolo DJIAKPO ont occupé respectivement les 2ème et 3ème places.

Lancée en novembre 2014, la campagne « J’EXISTE » vise non seulement à éradiquer l’apatridie dans le monde d’ici 2024, mais aussi à sensibiliser l’opinion  publique, nationale et internationale sur l’apatridie et le risque d’apatridie encouru par des millions de personnes dans le monde.