Le HCR-Togo en quête de solutions pour un monde sans abus et exploitations sexuels à l’horizon 2045

luzdelsol668
6 Min Read

(Société Civile Média) – Devenus une arme de guerre et souvent dirigés contre les femmes et les enfants réfugiés, les violences, abus et exploitations sexuels prolifèrent de nos jours. Ces fléaux sont, très souvent, les conséquences de guerres et conflits qui engendrent des mouvements de réfugiés dans le  monde.  Au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés au Togo (HCR-Togo), on veut contribuer à proposer des solutions idoines pour les éradiquer. Une rencontre organisée ce 28 août à Lomé par l’institution a permis de passer au peigne fin ce sujet crucial.

Il s’agissait d’une conférence-débat axée sur le thème : « 2045 : Un monde sans violences, sans abus et exploitations sexuels ». La rencontre, qui se situe dans le cadre de la célébration des 75 ans de l’ONU, a réuni des hommes et femmes réfugiés et des Togolais. Elle a été l’occasion d’analyser, avec les participants, les fléaux mondiaux que sont les violences, abus et exploitations sexuelles et de recueillir des propositions visant à contribuer à un monde sans ces phénomènes à l’horizon 2045.

Monique ATAYI-KUASSI lors de son intervention

Pour le HCR Togo, le choix de cette thématique a tout son sens et répond au débat  populaire initié par le secrétaire général de l’ONU autour de la construction de l’avenir que nous voulons.

« Il est impossible d’analyser les grands problèmes mondiaux sans parler de ce que les femmes, les jeunes filles et les enfants subissent au quotidien dans le monde entier. Une femme sur trois est victime d’agressions physiques ou sexuelles au cours de sa vie. La violence sexuelle représente un grave problème de santé publique touchant des millions de personnes chaque année dans le monde », a fait savoir Monique Edo ATAYI-KUASSI, cheffe de bureau HCR-Togo.

- Advertisement -
Josiane YAGUIBOU intervenant lors de la rencontre

Pour Mme ATAYI-KUASSI, l’urgence de cette deuxième conférence-débat est due au fait qu’on parle peu de ces violences, abus et exploitations sexuelles alors qu’ils font parti des fléaux qui gangrènent la société actuelle.

« Il est nécessaire qu’on puisse réfléchir et essayer de bannir ces phénomènes souvent  utilisés dans les conflits comme arme de guerre et qui détruisent nos sociétés, afin de façonner le monde autrement ».

Au cours de la rencontre, ces fléaux ont été analysés et traités autour de 5 sous thèmes à savoir : Violences sexuelles : un fléau mondial – quid du contexte africain ?; Les mécanismes de signalement/mesures légales existantes contre les violences, abus et exploitations sexuelles – prévention et Intervention ; Violences, abus et exploitations sexuels comme arme de guerre ; Abus et exploitation sexuels des enfants ; Les violences, abus et exploitations sexuels dans une société évoluée et transformée.

Le cheffe bureau du HCR-Togo avec des invités à la conférence

Des spécialistes, invités pour l’occasion, ont dressé un état des lieux, permettant aux participants d’appréhender ces problèmes mondiaux afin de les analyser efficacement et de pouvoir y proposer des solutions.

Pour Josiane YAGUIBOU, représentante résidente de l’UNFPA Togo, la présence des réfugiés à la conférence-débat est d’une grande utilité. Et d’ajouter que, leur opinion compte parce qu’ils font partie des couches souvent touchées par ces violences et abus.

« Les réfugiés restent vulnérables aux violences et abus sexuels avant leur départ forcé, sur le chemin de la migration imposée et dans le lieu d’accueil pas désiré. Nous voulons entendre leurs perceptions du monde de demain et comment mieux œuvrer pour un monde sans violences sexuelles à l’horizon 2045 », a-t-elle indiqué.

« Il est de notre devoir de laisser un meilleur héritage à nos enfants et à la génération future. C’est de notre responsabilité d’œuvrer à la construction de ce monde meilleur exempt des maux qui le gangrène. Cette construction nécessite l’apport de tous et ceci à toutes les échelles de la société. La voix et les actions de chacun d’entre nous comptent », a ajouté Monique Edo ATAYI-KUASSI.

La conférence-débat, il faut le rappeler, a vu la participation, par vidéo conférence, de Madame Claudine Cordani. Celle-ci a été victime de viol alors qu’elle était mineure et est pionnière du refus du huit clos en France, en choisissant que le procès de ses agresseurs soit ouvert au public. Elle a donc partagé son expérience de la chose avec les participants.

Cette deuxième conférence-débat vient après une première organisé le 13 août dernier. Elle portait sur l’inclusion des jeunes réfugiés dans le dialogue mondial.

Jean de Dieu SOVON

Abonnez-vous à notre newsletter pour avoir toutes nos publications

[mailpoet_form id= »2″]