Togo : Florence Yawa KOUIGAN, un être de convictions, une femme de défis

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – « Quand on croit en quelque chose, on n’a pas de mal à aller au front ! »,  dixit Yawa KOUIGAN, adjointe au Directeur de l’Information et de la Communication de la Présidence de la République Togolaise. Pour celle qui est aussi, depuis Septembre 2019, Mme le maire de la ville d’Atakpamé, mener une bataille après l’autre, sur la base de ce en quoi elle croit, semble en effet résumer le quotidien. Mère de famille, jeune, femme de foi, juriste et politique, il ne fait aucun doute pour elle qu’elle doit ses accomplissements d’abord à la miséricorde divine et notamment à la force de travail mise au service de convictions propres et d’un engagement public sincère.

« Bien faire… » donc, puis pour le reste « …laisser braire ! ». Ainsi, conçoit-elle, presque comme un leitmotiv, l’état d’esprit dont elle s’accompagne toujours dans ses combats professionnel et politique, assurément remarquables. Cependant, comprendre un tant soit peu Yawa Kouigan, c’est naturellement s’intéresser à la personne et de ce fait à la femme derrière la personnalité publique, voire la figure féminine togolaise.

Comprendre l’Humain, c’est en faire un choix d’études

Joviale, un brin rieuse, la juriste, un temps dans son parcours d’avocate à la cour (2007 et 2009), paraît résolument, au cours de l’enregistrement de ses confidences, n’afficher aucune forme de complexe inutile. Pourtant, les postes à responsabilités, la femme aujourd’hui dans la quarantaine en a occupés un certain nombre qui ferait rêver plus d’un : conseillère juridique chargée du secrétariat général à Ecobank, assistante de coordination MOE-UE, membre de la CENI en 2018 en charge de la commission de la communication et des relations publiques, responsable dès 2011 de la Communication Institutionnelle et d’Assistance Principale de la Communication à la Direction de l’Information et de la Communication au Cabinet de la Présidence de la République Togolaise etc. Somme toute, pour cette dernière institution, un cursus solide et intéressant qui vaudra à Yawa Kouigan de se voir offrir en avril 2019 le privilège d’en assumer, dans la même unité, la fonction de Directrice adjointe.

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Elle expliquera être de nature empathique et aussi anthropocentrée au point d’avoir toujours voulu, aussi loin que remontent ses souvenirs, faire des études, puis exercer un métier qui seraient axés vers la condition humaine au sens large du concept. Une attente profonde qu’elle satisfit, selon elle, en obtenant une maîtrise en droit privé – spécialité droit des affaires, ainsi qu’en Corporate Communication à l’Université du Benin (UB) devenue plus tard Université de Lomé (UL).

Cependant, son cœur avait autrefois penché pour la psychologie, confie-t-elle. L’époque où, jeune fille, elle préparait encore son avenir dans les écoles primaires privées ‘‘Montaigne’’, puis “La Méthode’’, le collège confessionnel NDA, et ensuite hors du Togo avec l’affectation de son père alors fonctionnaire à l’Unesco. Enfin, le Lycée public de Tokoin où elle obtint son bac. De ce cheminement alternant les nouvelles expériences, lui viendrait-il son intérêt pour l’Homme dans toute sa dimension ontologique ? Il faudrait probablement être psychologue ou aimer la science comme elle, la science pour espérer répondre véritablement à cette question.

Des convictions à la force de persuasion ?

S’il est bien une chose qu’on ne puisse nier, c’est que remplir la fonction de communicante de ce rang requiert au-delà de tout un sens de discernement irréprochable. Un sens que l’idiosyncrasie studieuse et infatigable de la nouvelle Directrice adjointe paraît ne point bouder pendant que celle-ci gère volontiers la communication autour de l’action présidentielle. Dans la ligne de mire, le scepticisme entre autres de ceux qui peinent à y adhérer et ce qu’elle pourrait éventuellement estimer être de la contradiction de “plus ou moins bonne foi“ ou de la méprise pure et simple. Le tout, en soignant, bien entendu, consciencieusement l’image de l’institution régalienne tant auprès du peuple que sur la scène internationale. Pour elle, il s’agit là encore d’une “aventure humaine“, un travail, presque comme les précédents, auquel elle prend du plaisir et ne trouve que du charme. « C’est une fonction fatalement politique », précise-t-elle, qui « ne va pas sans un certain engagement, sans une adhésion à une vision, à un certain nombre de valeurs ».

« Je fais les choses que j’aime faire… », affirme-t-elle. Et d’ajouter « il y a des choses dans lesquelles je crois profondément ». Par ailleurs, à la tâche elle ne se soucie guère d’avoir la pêche ou non, mais au contraire n’épargne aucun moyen, y compris une bonne condition physique, pour obtenir les résultats.

Le meilleur en soi !

L’objectif que Yawa Kouigan se fixe justement en toute entreprise n’est pas de « forcément cultiver une différence ». À l’en croire, elle n’aspire qu’à « exister » tout en essayant, « …de vivre ses engagements, ses convictions le plus sincèrement possible ». Contribuer à la vie nationale et « à faire avancer les choses », surtout dans les moments cruciaux, semblent pour elle matière, au bout du compte, à tirer bonheur et fierté. Cette fierté, elle la ressent aussi à l’idée de compter parmi les pionnières en politique et de servir d’exemple pour les femmes qui, trouve-t-elle, ne devraient pas souffrir du “syndrome de l’imposteur“, mais s’engager sans a priori et faire valoir leurs aptitudes.

En outre, on peut clairement, d’une part, retenir de sa pensée que si la représentation féminine dans l’organisation sociétale et politique de l’Humanité était numériquement à l’image réelle de la majorité proportionnelle des femmes sur la planète, le monde s’en porterait bien mieux. D’autre part, elle laisse penser que la sincérité collective, entendu ici “sommative’’ des citoyens dans leur ensemble, et l’empathie, sont des accordeurs moraux essentiels. En l’occurrence, pour parvenir “à plus de solutions qu’autre chos’’ aux maux du Togo et, de manière générale, de l’Afrique.

De la famille qui passe en premier, de son rapport d’amitié franche avec ses enfants, de son amour pour la lecture, la femme souvent occupée à la tâche n’a que de rares moments perdus pour bien en profiter ou encore s’offrir avec ses amis un restaurant. Pourtant, totalement reconnaissante à Dieu, Yawa KOUIGAN s’estime entièrement comblée par son travail, heureuse et ne changerait rien, affirme-t-elle, à son parcours. Faut-il là penser que c’est pour cela, peut-être, qu’elle pense qu’elle serait une pensée si elle était une plante ?

Quoi qu’il en soit, elle s’illustre elle-même comme une huître lorsque celle-ci crée une perle à partir de diverses matières de son environnement immédiat qui pénètrent de manière intrusive sa coquille. De la sorte, aspire-t-elle, elle aussi contribuera, tout simplement à ériger le meilleur en se servant si possible de ce qu’elle trouve, quel qu’il soit, dans le monde alentours.

Edem PEDANOU (Portrait réalisé dans le cadre du projet ‘Egbenana’ du Pro-CEMA)

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