Togo : Yvette Kiyesso LARE-NAGOU, le porte-voix des femmes rurales

Société Civile Médias
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(Société Civile Média) – Dans un contexte relativement rare de l’organisation des programmes basés sur la question du genre, Yvette Kiyesso LARE-NAGOU (photo)  a œuvré pour aider les femmes de son milieu à bâtir un avenir économique stable. Grâce à l’ONG Rafia dont  elle est co-fondatrice, la femme de 55 ans s’investit pleinement dans le développement communautaire.

Son engagement social s’est forgé au cours de son parcours professionnel. De passionnée de l’agriculture qu’elle était, Yvette Kiyesso LARE-NAGOU est devenue celle qui forge un avenir socio économique aux femmes de la savane et du Togo.

Au service du développement rural malgré elle

Lorsqu’elle abandonnait ses études d’agronomie à mi-chemin alors qu’elle n’avait que le DEUG II, Mme LARE-NAGOU gardait l’espoir de renouer dès que possible avec les études le temps de mettre en place une réserve économique avec ses revenus d’employé.

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Elle avait réussi à rejoindre l’équipe de travail  de l’ONG belge Vredeseilanden qui coordonnait un projet dans la région des savanes. A Mme LARE-NAGOU , il a été confié  le volet des femmes. En 1991, fin du projet,  l’aventure devait s’arrêter.  Un groupe de collaborateurs parmi lesquels la consultante Genre et Développement, soucieux du développement socio économique du milieu,  décident de perpétuer les activités de l’organisation belge.

RAFIA, une organisation spécialisée dans la promotion des modèles d’auto-développement est ainsi née. Son but est de travailler avec les populations dans une collaboration libre et responsable, et ce, dans l’optique de leur développement économique, politique, social et culturel. Pour RAFIA, il s’agit d’accompagner les communautés de base dans l’auto-développement, à les appuyer à se prendre en charge à court, moyen ou long terme.

La structuration des communautés à la base, l’agriculture durable, la promotion des filières agricoles porteuses et  la protection de l’environnement sont les principaux domaines d’intervention de l’organisation.

« Au vu des différents responsabilités que j’avais, celles d’accompagner les populations à s’autonomiser, je me dévouée totalement et  j’ai fini par aimer tout ce que je faisais. Désormais  les questions liées au développement me passionnaient », laisse entendre Mme LARE-NAGOU.

 Participer à la création de l’ONG RAFIA a ouvert la porte à une série de formations à Yvette Kiyesso LARE-NAGOU,  notamment en matière de développement communautaire, sur la vie associative, et les questions du genre. Désormais mieux aguerrie à l’aune de ce qu’elle a appris lors des enseignements, de ses voyages et des expériences sur le terrain, elle guide les femmes, les sensibilise et les forme aux activités génératrices de revenus, à la vie associative, à l’engagement, à la quête de l’excellence, etc. Aujourd’hui, elle reste fière des femmes engagées et déterminées qu’elle a contribué à forger à travers des programmes de Renforcement de capacités sur le plan organisationnel, sur le plan économique, sur la vie sociale, le marketing, les programmes d’ alphabétisation, etc.

« En  2001, le paysage associatif féminin était quasi inexistant. Nous avons commencé un travail de fond en 2003 avec des groupes de réflexion dans l’optique d’amener des changements  au niveau de la femme, de son ménage et de la communauté. Aujourd’hui les associations féminines sont nombreuses et évoluent dans différents domaines nous travaillons de manière participative ensemble nous menons des analyses et nous les conscientisons. Les résultats sont satisfaisants. Les femmes sont plus éveillées, plus audacieuses, plus épanouies et économiquement plus stables », se targue Dame LARE-NAGOU.

Devenue à présent consultante en Genre et Développement, elle veut faire de l’instauration de la justice sociale sa prochaine priorité.

« Ce que nous vivons en Afrique est déplorable. S’il y avait une bonne redistribution équitable des revenus, beaucoup de maux comme l’immigration, le vol, le terrorisme entre autres n’existeraient pas sur notre continent », dénonce-t-elle.

Edem PEDANOU (Portrait réalisé dans le cadre du projet « Egbé Nana » du Pro-CEMA

 

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