(Société Civile Média) – Les employés de la Société de fabrication de nattes (SOFANAT) sont en colère et tiennent à le faire savoir. Ils s’opposent à la décision de réaménagement d’horaire arrêtée par leur employeur dans le cadre des mesures prises pour lutter contre la propagation du coronavirus. Une décision qui rallonge la durée réglementaire et habituelle de 8 heures de travail par jour à 12 heures de travail. Tout en la qualifiant d’ « arbitraire », les employés dénoncent l’obstruction au dialogue social de leur employeur et en appellent aux autorités togolaises pour trouver une solution à leur problème.
Tout a commencé à partir des mesures annoncées le 1er avril dernier par le Chef de l’Etat togolais pour éviter la propagation du coronavirus et réduire le risque de contamination. Suite à ces mesures, la direction de la SOFANAT, sans discussion préalable avec les délégués du personnel, a décidé, le 2 avril, d’un réaménagement d’horaire qui rallonge la durée réglementaire et habituelle de 8 heures de travail par jour à 12 heures de travail, de 06 heures 30 minutes à 18 heures pour les travailleurs du matin et de 18 heures à 06 heures 30 minutes pour ceux exerçant la nuit, avec une prise d’effet immédiate.
« C’est une information que nous vous donnons. Vous n’êtes pas nos associés pour discuter nos décisions. Lorsque le Chef de l’Etat avait annoncé les mesures d’urgences prises, avait-il eu à consulter préalablement le peuple ? Donc la Direction de SOFANAT n’avait non plus l’obligation de consulter les délégués du personnel avant ses prises de décision », a lancé le Directeur général de la SOFANAT aux délégués du personnel lorsque ceux-ci s’étaient organisés pour aller discuter d’urgence du réaménagement horaire avec le Chef d’usine et le Chef du personnel.
« Sur ce, il avait instruit la sécurité du service d’expulser de l’enceinte, tout le collège des délégués du personnel qui étaient en discussion avec le Chef du personnel et le Chef d’usine. A l’Equipe du matin qui devait sortir à 14 heures, on lui demandait de prolonger le service jusqu’à 18h00’ et à ceux qui étaient arrivés pour prendre fonction à 14 heures, de repartir pour revenir à 18h00 et descendre à 06h30’. C’est suite à cela que les travailleurs avaient pris la décision de rester dehors, jusqu’au moment où la Direction du service accepterait les représentants du personnel pour discussion en vue de la révision ou de la reconsidération du programme lourd arrêté par la Direction », relate Joachim TEPE, un des délégués syndicaux de la SOFANAT, lors d’une conférence de presse organisée mercredi 15 avril à Lomé. Ces délégués dénoncent entre autres la prise d’effet immédiate de la décision ; la durée journalière de 12 heures de travail au lieu de 08 heures habituelles ; le refus de la Direction de discuter avec les délégués du personnel faisant obstruction aux principes du Dialogue Social et l’expulsion des représentants du personnel de l’enceinte de la Société au moyen de la sécurité du service faisant entrave à la mission des délégués du personnel.
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« Le personnel n’était pas moralement, psychologiquement et pratiquement préparé pour consommer un rallongement immédiat de la journée de travail à 12 heures. Vu les problèmes de hanche et de colonne vertébrale que développe les travailleurs ses dernières années avec les 08 heures de travail fatidique dans les machines chaque jour, vu les refus répétés de la SOFANAT d’accorder un suivi médical à son personnel face aux multiples demandes formulées par les travailleurs et vis-à-vis du caractère obligatoire et légale de la visite médicale annuelle, accepter un éventuel prolongement de la journée de travail de 08 heures de temps à 12 heures de temps nous rendrait complices et responsables de l’aggravation de l’état de santé de nos camarades travailleurs », ajoute M. TEPE.
Face au refus de discuter avec les délégués du personnel, les employés disent avoir saisi l’Inspection du Travail et des Lois Sociales qui, le 10 avril, a invité les parties en conflit notamment les Délégués du personnel, Délégués syndicaux et l’Employeur pour tentative de conciliation. Une invitation à laquelle la SOFANAT n’a pas répondu.
Les Délégués du personnel et les délégués syndicaux en appellent donc aux Autorités gouvernementales du Togo qu’ils convient à intervenir pour sauver les travailleurs de SOFANAT.
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