Togo : Aimée Abra TENOU, une empreinte dans le domaine de l’entrepreneuriat

Société Civile Médias
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(Société Civile Média) – Malgré son jeune âge, elle dégage une fougue extraordinaire. Déterminée et passionnée, elle se compte parmi les jeunes femmes dynamiques togolaises.  Elle s’appelle Aimée Abra TENOU, épouse Lawani. Jeune entrepreneure de 33 ans, elle s’invite dans le cercle fermé des femmes vaillantes togolaises.

Quand on évoque Aimée Abra TENOU, on pense à la marque « Zamké », une marque de plastiques recyclés, réutilisés dans la confection de plusieurs autres articles. Mais derrière « Zamké » se cache  « Vivifruits », « Espace Viva » et « karikari », des marques qu’elle porte ou qu’elle a contribué à développer sur le territoire national. Ce travail est l’aboutissement d’un engagement à la cause sociale.

Un engagement né très tôt

Année 2000. Alors qu’elle n’avait que 14 ans, élève en classe de 3ème,  Aimée Ténou crée avec l’aide d’autres jeunes de son quartier l’association Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus (STEJ). Sensible par l’attitude de ses parents débonnaires et généreux autour d’eux, la jeune fille a grandi avec cette attitude du partage et du don de soi aux autres.

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D’autre part, il  y avait cette passion, ce grand rêve d’enfance de devenir journaliste. Sa nature volubile l’y prêtait d’ailleurs, se plait-elle à souligner. Elle se met donc à l’essai très jeune. A l’époque, elle animait une émission radiophonique dédiée aux droits des enfants. « Côtoyer ces jeunes êtres m’a permis de découvrir leurs besoins, leurs défis, de vivre leur challenge au quotidien ». Connectée à l’UNICEF grâce à son émission, Aimée TENOU va surfer sur son réseau pour aider les enfants de son entourage avec l’encouragement de ses parents et le soutien de  ses camarades de classe. A travers, l’association STEJ, elle s’y emploie.

« Grâce à l’association, nous avons mené des projets d’assainissement, d’accès à l’eau potable, installé des latrines dans certaines localités, une bibliothèque de rue, etc. »

En 2009, Aimée TENOU s’envole pour l’Europe afin de suivre des études supérieures en économie sociale. Master en poche, la jeune diplômée rejoint son pays natal.

Du social à l’entrepreneuriat

De retour au pays, la vision de Mme LAWANI n’est plus la même. « Donner du poisson c’est bien, mais apprendre à quelqu’un à pêcher c’est encore mieux ». Cette maxime, notre entrepreneure l’a mieux comprise. Il fallait révolutionner les choses, sortir du carcan des aides et subventions et donner enfin les moyens aux populations de résoudre elles-mêmes leurs problèmes, était la meilleure chose à faire. Telle était la nouvelle conception d’Aimée Abra.

Galvanisée par cette nouvelle vision, elle créé en 2012, Miwoe Group une entreprise sociale qui travaille avec des coopératives togolaises.

Dans son travail, Aimée TENOU s’applique beaucoup plus à déléguer les tâches et à responsabiliser ses employés. « Cela facilite le travail et permet à tout le monde de s’impliquer », explique la serial entrepreneure.

Sur cette lancée, elle fait brillamment tourner son centre de loisirs éco-naturel, Espace Viva, s’applique mieux à la fabrication des savons aux huiles essentielles naturelles KariKari et fait la promotion des jus Vivifruits.

Recommandations  pour développer le secteur de l’entrepreneuriat au Togo

Le secteur entrepreneurial au Togo n’est pas aisé, fait remarquer la jeune entrepreneure. Surtout avec un pouvoir d’achat très faible, il faut reconsidérer les règles du marché. « Un bon entrepreneur doit connaitre son marché. Au Togo, il ne s’agit pas de concevoir un bon produit mais il faut surtout savoir pratiquer une politique de prix accessible à la grande population », explique la jeune entrepreneure qui précise que la plupart de ses produits sont beaucoup plus dédiés à des marchés étrangers. « J’aimerais bien vendre plus au Togo mais le pouvoir d’achat de la grande majorité est faible et les marchés officiels et institutionnels ne sont pas attribués aux producteurs locaux », déplore telle.

Aimée TENOU pense que pour créer une génération émergente de jeunes entrepreneurs, il faut les accompagner et les subventionner. « J’ai développé ma marque de savon Kari Kari grâce à un don de 50 millions de Fcfa du président français François Hollande représentant un prix de reconnaissance suite à un projet dans le sud de la France. Avec cette somme, je pourrai produire deux fois sur toute l’étendue nationale si on m’en donnait les moyens », évoque-t-elle à titre d’exemple. En résumé, pour favoriser la réussite des jeunes entrepreneurs, Aimée TENOU propose un environnement social sain, la création d’une classe moyenne et un accompagnement des jeunes.

En espérant un avenir meilleur aux jeunes entrepreneurs, Aimée TENOU se donne avec « folie » et passion au travail, inspirée quotidiennement par les livres d’autres entrepreneurs de renom. 

Edem PEDANOU (Portrait réalisé dans le cadre du projet « Egbenana » du Pro-CEMA)

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