Togo : La contractualisation des hôpitaux publics, une fuite en avant de l’Etat ?

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Nombreux sont les acteurs, notamment ceux de la société civile, qui avaient critiqué la démarche, estimant que la contractualisation des hôpitaux publics du Togo est une fuite en avant des pouvoirs publics. Pour ces derniers, l’Etat togolais aurait pu, en lieu et place de ce mécanisme, mettre en place un dispositif de bonne gouvernance pour que ce rôle soit pleinement joué par l’administration publique. Le ministre en charge de la Santé, Moustafa MIJIYAWA, n’est pas du même avis.

Se prononçant sur les résultats positifs enregistrés depuis le début de ce processus, le ministre estime que la contractualisation est partie du constat que l’être humain est moins attaché à ce qui est public qu’à ce qui est privé et qui constitue son affaire personnelle.

« Nous étions arrivés à un stade où l’écart entre ce qui devrait être fait et ce qui se faisait était tellement grand que nous avions dû opter pour une phase de transition qui consistant à ce que l’État ne soit pas le « Tout-État » et accepte de recourir à une entité privée. Cette dernière servira d’enzyme, de catalyseur dans l’intérêt de la population. Ce n’est pas du tout une fuite en avant », a indiqué M. MIJIYAWA dans une interview accordée au portail officiel de la République togolaise.

D’après le ministre en charge de la santé, l’objectif visé par l’Etat togolais en choisissant la contractualisation des hôpitaux publics n’est pas de moins injecter de l’argent dans le secteur de la santé, bien au contraire. Il s’agissait plutôt, selon lui, d’injecter une dose de rationalité dans la démarche et dans la gestion et de s’assurer que l’argent injecté par l’Etat dans le secteur arrive véritablement à destination.

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« Une chose est évidente aujourd’hui. Nous avons, à nos dépens, constaté qu’on tentait de recueillir de l’eau avec un panier. Lorsque vous injectez 100F et qu’il y a moins de 50 F qui arrive au malade, c’est un problème. Par contre si en injectant 100 F, vous vous dites que quelqu’un fera en sorte que 90 F arrivent au malade, il y a une grosse différence. Lorsque vous donnez des réactifs pour 100 malades et qu’au bout de 20 malades, ils sont épuisés, c’est qu’il y a un problème. Par contre si vous donnez des réactifs pour 100 malades et vous établissez par une entité extérieure un mécanisme de telle sorte que 95 personnes soient satisfaites sur les 100 attendues, cette option s’impose », explique Moustapha MIJIYAWA qui indique que la démarche a été saluée devant l’Assemblée des ministres de la santé d’Afrique à Brazzaville.