(Société Civile Média) – Habitués à consommer du pain à base de blé, nombreux sont ceux qui ignorent l’existence d’autres types de pains notamment ceux fabriqués avec du sorgho, du manioc ou du soja et leur valeur nutritive. Pour l’ONG OADEL (Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local), qui œuvre dans la valorisation des produits du terroir, les Togolais devraient accorder leur préférence au pain fabriqué à base de produits locaux, ceci pour plusieurs raisons.
D’après Tata AMETOENYENOU (photo), Directeur exécutif de l’OADEL, l’une de ses raisons est d’ordre sanitaire. D’après ce dernier, le pain de blé n’a en réalité pas grand-chose en termes d’éléments nutritifs.
« Vous n’y trouverez pas beaucoup de sels minéraux, ni de vitamines. Ce pain ne contient que de l’amidon, du glucide et quelques traces de lipides », a-t-il confié jeudi lors d’une rencontre visant à obtenir le consensus des acteurs sur la nécessité de la professionnalisation du secteur de la boulangerie par la mise en place d’un curriculum de formation.
« C’est tout le contraire en ce qui concerne la composition nutritionnelle du pain de sorgho ou du soja qui contient beaucoup de sels minéraux et de vitamines. C’est pourquoi nous encourageons leur consommation parce que du point de vue nutritionnel, ils dépassent de loin le pain de blé », a ajouté M. AMETOENYENOU.
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Le responsable de l’ONG OADEL estime par ailleurs que le pain de blé contient du gluten qui permet à la pâte de lever, mais qui engendre un certain nombre de maladies qui se développent dans les pays occidentaux où sont consommés beaucoup de produits à base de blé.
« Ceci est dû au fait que les consommateurs deviennent de plus en plus allergique au blé notamment à cause de ce gluten qu’il contient. Voilà encore une raison pour manger moins de blé et préféré le pain de sorgho, de soja et de manioc », explique Tata AMETOENYENOU.
L’autre raison pour laquelle les Togolais devraient se tourner vers le pain local est d’ordre économique selon l’OADEL. Pour cette organisation, consommer ce type de pain revient à offrir un débouché naturel aux producteurs de sorgho, de soja et de manioc.
« N’oublions pas que le Togo dépense des milliards de Fcfa chaque année pour importer la farine de blé. Ses milliards profitent en réalité aux paysans des autres pays alors que les nôtres s’appauvrissent de jour en jour. Consommer le pain local n’est que justice », estime le Directeur exécutif de cette ONG.
Mais s’il y a une chose qui semble constituer un frein à la production de pain à base de sorgho, soja et manioc, c’est le prix. Alors que le pain à base de blé coûte 200 fcfa, celui produit à base des produits locaux comme le soja coûte 250 Fcfa, poussant certains à préférer le pain de blé. Mais à l’argument du prix, OADEL oppose l’argument de la valeur nutritionnelle et de l’apport à l’économie togolaise.
« 250 Fcfa, ce n’est rien par rapport à la valeur nutritionnelle du pain local qui nous apporte santé et tout ce dont l’organisme a besoin pour être en forme », soutient-il. « En plus, en consommant le pain fait à base de produits du terroir, on investit dans l’économie nationale. On soutient non seulement les producteurs de sorgho, soja et manioc, mais aussi les coopératives qui produisent la farine panifiable, les distributeurs et les boulangères. En somme c’est de la domestication de l’économie que nous faisons en consommant le pain local », conclut Tata AMETOENYENOU qui encourage les hôtels et restaurants à préférer de plus en plus le pain local.