Togo: L’ONG OADEL veut professionnaliser le secteur de la boulangerie par la mise en place d’un curriculum de formation

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Au Togo, Il n’existe aucun document pédagogique dont se servent les boulangers et boulangères pour leur formation. Le constat est de l’Organisation pour l’Alimentation et le Développement Local (OADEL). D’après cette ONG engagée dans le droit à l’alimentation, les connaissances dans ce domaine se transmettent le plus souvent de bouche à oreille, et ce depuis plusieurs années. Pour l’OADEL, il est temps de professionnaliser le secteur de la boulangerie par la mise en place d’un curriculum de formation.

Le sujet a fait l’objet d’une rencontre initiée ce mercredi 21 novembre par l’OADEL. Cette rencontre a réuni les chambres régionales de métiers de l’ensemble du territoire togolais et visait à obtenir le consensus des acteurs sur la nécessité de la professionnalisation du secteur de la boulangerie par la mise en place d’un curriculum de formation.

« Le secteur de la boulangerie se développe de plus en plus. Et les connaissances dans ce domaine ne peuvent plus se transmettre de bouche à oreille ou de façon traditionnelle comme c’est le cas aujourd’hui. Ce curriculum permettra de former de manière professionnelle les acteurs et de leur apprendre un certain nombre de règles liées aux bonnes pratiques de fabrication et aux bonnes pratiques d’hygiène en boulangerie et pâtisserie », explique Tata AMETOENYENOU, Directeur exécutif de l’ONG OADEL.

Les participants à la rencontre ont également échangé sur la nécessité de la mise en place d’épreuves sur le pain local aux examens de Certificat de fin d’apprentissage (CFA) qui sanctionnent la fin de formation des apprentis boulangers et boulangères. Ce certificat, a constaté OADEL, est délivré uniquement sur le pain à base de blé.

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« Nous voulons que dans les mois et années à venir, ce certificat soit étendu à la production des pains à base de sorgho, soja, manioc et autres produits locaux utilisés en boulangerie et pâtisserie », souhaite M. AMETOENYENOU qui n’a pas manqué de rappeler l’attachement des autorités togolaises à la consommation des produits locaux.

Vue partielle des participants à la rencontre

« Il y a deux mois, le ministère de l’Agriculture et celui du Commerce chargé de la promotion de la consommation locale ont sorti un arrêté qui demande que les acteurs travaillant dans les secteurs de la boulangerie et de la pâtisserie incorporent entre 15 et 50% de farine panifiable locale dans les pains et les pâtissiers », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter que les boulangeries ainsi que les apprentis qui finiront leur formation dans quelques années ne seront pas en mesure d’appliquer cet arrêté s’ils ne sont pas formés. D’où la nécessité, insiste-t-il, de la mise en place du curriculum de formation.

Ainsi donc, les avis, craintes et suggestions des participants quant à l’opérationnalisation du curriculum et l’intégration aux examens du CFA d’épreuves sur le pain local ont été recueillis au cours de la rencontre de ce mercredi.

Les discussions ont aussi permis d’esquisser des pistes de financement du processus d’élaboration du curriculum, du recyclage et de la formation des boulangères artisanales sur le territoire togolais, de l’organisation des examens du CFA.

Une tournée dans les régions est par ailleurs envisagée pour informer les chambres préfectorales et les associations de boulangères.

Pour Kodjo EKLOU, président de l’Union des Chambres régionales des Métiers du Togo, cette rencontre n’est que la bienvenue au vu des problèmes professionnels que rencontre le secteur de la boulangerie et des pâtisseries.

« Dans le secteur, la formation est souvent traditionnelle. Rare sont les acteurs qui ont une idée des dernières évolutions que ce domaine a connu et très peu donnent une formation professionnelle à leurs apprentis. On ne qu’accueillir les bras ouverts cette idée de mise en place d’un curriculum de formation parce qu’elle nous parait très intéressante », a-t-il indiqué.

L’OADEL est une ONG créée le 1er mars 2003. Elle œuvre dans le domaine du droit à l’alimentation et de la nutrition en promouvant la consommation des produits alimentaires locaux. Sa vision est celle d’une Afrique libérée de la faim et de la malnutrition où les populations vivent et travaillent dans la dignité et le respect du droit à l’alimentation de tous.