Togo : L’ONG ‘La Colombe’ lance le Mouvement des associations de femmes en agro entrepreneuriat

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Le Mouvement des associations de femmes en agro entrepreneuriat voit le jour. Porté par l’ONG ‘La Colombe’, il a été lancé le 16 novembre à Lomé, la capitale togolaise, au cours d’une rencontre qui a réuni une vingtaine d’organisations de femmes venues des 5 régions du Togo.

A en croire ses initiateurs, le Mouvement des associations de femmes en agro entrepreneuriat  vise à mettre ensemble les associations et organisations de femmes qui encadrent les groupements de femmes agricultrices à la base, en vue de renforcer davantage leurs capacités sur les bonnes pratiques agroécologiques et l’agro entrepreneuriat.

A travers ce mouvement, il s’agit également de constituer une force pour la mobilisation des ressources en vue de venir significativement en appui aux femmes agricultrices à la base.

Brigitte Acakpo-Adra Tsonya, pdte de WEP-Togo, s’adressant aux femmes lors du lancement du Mouvement

« Dans les milieux ruraux surtout, les femmes sont au cœur de tout. Ce sont elles qui sont souvent au champ. Il faut donc qu’elles comprennent le bien-fondé  des bio pesticides. En plus, du fait qu’elle est souvent celle qui fait la cuisine, la femme est le premier médecin de la famille. Il faut qu’elle arrive à faire la distinction entre les produits bio et les produits qui contiennent des matières chimiques. Le Mouvement que nous venons de lancer va donc œuvrer à sortir les femmes de l’ignorance et leur permettre de faire la différence entre le bon et le mauvais en ce qui concerne ce qu’elle prépare pour sa famille », explique Thérèse Adjoa AKAKPO, Coordonnatrice de l’ONG ‘La Colombe’, lors du lancement du Mouvement au siège de l’association Femmes Leaders pour le Développement des Communautés à la Base (FELEADEC) à Adétikopé (banlieue nord de Lomé).

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Le Mouvement des associations de femmes en agro entrepreneuriat se veut également un canal de promotion de la justice climatique, un concept peu connu par les femmes au Togo. Ce mouvement entend œuvrer pour le faire mieux comprendre et amener les femmes agricultrices à des solutions d’adaptation face aux changements climatiques.

« La femme est aussi au cœur de tout ce qui est changement climatique. Il faut qu’elle sorte de l’ignorance par rapport aux notions touchant cette thématique. Si la femme est agricultrice, elle doit avoir une idée de ce que c’est que le climat, la production, l’amendement des sols etc. Si elle est revendeuse, elle doit savoir où trouver des produits bio. Nous voulons mettre en relation celles qui produisent, celles qui vendent et celles qui font la cuisine. C’est le combat que nous voulons mener », indique Mme AKAKPO. « Ce sera notre façon de contribuer à la mise en œuvre du PND », ajoute-t-elle.

Vue des participantes au lancement du Mouvement

La notion de justice climatique, il faut le rappeler, désigne les approches éthiques, morales, de justice et politique de la question de l’égalité face au dérèglement climatique.

Fruit de l’appui de WEP Nigeria

Le Mouvement des associations de femmes en agro entrepreneuriat est né de l’appui financier apporté à l’ONG ‘La Colombe’ dans le cadre du projet WOMEN 2030 financé par WEP Nigeria (Women Environnemental Programm Nigeria). L’objectif de ce projet est d’appuyer les organisations de femmes dans des activités qui contribuent à la lutte contre les changements climatiques. C’est dans ce cadre que l’ONG ‘La Colombe’ a eu à organiser à Vogan (environ 60 km de Lomé) une première activité  où elle a formé des agricultrices sur l’agro entrepreneuriat et la promotion de l’agroécologie. Les participantes ont reçu des notions sur les bonnes pratiques de restauration écologique des terres et la production des composts.

Lors de la formation en agroécologie

La rencontre du samedi 16 novembre a servi, non seulement à lancer le Mouvement,  mais également à inculquer aux femmes plusieurs notions en agroécologie.

« Nous avons échangé avec les participantes sur les effets néfastes de l’utilisation des intrants chimiques importés et leur avons proposé des alternatives notamment le compostage. Nous leur avons enseigné des pratiques de tous les jours en matière d’agriculture notamment les systèmes de maintien d’eau sur les terres arables et autres », a indiqué Amenyon AKAKPO, formateur et chargé de programme à l’ONG ‘La Colombe’.

Par ailleurs, cette organisation a réfléchi et conçu un modèle d’agroécologie qui associe trois grandes dimensions de l’agriculture notamment le maraîchage, la pisciculture et l’aviculture. Ce modèle a été montré aux participantes à l’atelier.

Créée le 17 mars en 1990 à Lomé par des femmes, l’ONG ‘La Colombe’ fêtera ses 30 ans en mars 2020. Elle a pour visions une société juste et équitable où les femmes, les jeunes et les enfants se réalisent pleinement et participent effectivement à sa construction.