Togo-Portrait: Angela AQUEREBURU, l’ambassadrice de l’Afrique positive

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Nombreux sont ceux qui, en entendant parler d’Angela AQUEREBURU, imaginent une bourgeoise sophistiquée et guindée. Mais lorsqu’on la rencontre, c’est une femme simple, avenante, authentique et surtout électrique. Portrait d’une self made woman qui « vend » au monde les réalités positives de l’Afrique.

Un tour du destin. Adolescente, Angela Aquereburu rêvait de cinéma, de danse et de musique. Bref, d’une vie d’artiste. Mais les parents la destinaient plutôt à un métier rassurant, confortable. « Pilote, comptable, ça c’est un métier », disaient ses parents. Alors, Angela Aquereburu choisie des études classiques à Paris, d’où elle sortit nantie d’un diplôme de commerce. Les parents n’ont pas eu tort, un diplôme, ça sert toujours. Puis par le hasard de l’amour, elle rencontre Jean-Luc Rabatel, son futur mari – un comédien français. Et son destin bascula vers ses premiers amours : l’audiovisuel et le cinéma.

De cette rencontre naît, depuis 2009, la société de production Yobo Studios qu’elle dirige à Lomé. Yobo Studios est spécialisée dans la production de contenus originaux exportables. Ils en ont produit une quantité depuis.

Au début, son mari entendait réaliser un film sur les taxis parisiens. Mais le père d’Angela Aquereburu, las des télénovelas invasives sur les chaînes africaines, leur propose d’adapter le contenu à la sauce africaine. « Les Africains francophones veulent voir des histoires qui parlent d’eux », analyse Angela. « Ils veulent se voir à la télévision et ils ont envie d’entendre leur langue. Lorsque dans Hospital IT, on parle du paludisme à travers le cas d’une femme enceinte qui n’a pas fait tous les examens nécessaires et qui a envie d’être traitée à la fois par un radiothérapeute qui va l’accompagner avec des plantes et par un médecin qui va monitorer la grossesse à l’occidentale, il s’agit de réalités locales ».

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Angela Aquereburu
Angela Aquereburu

Ainsi est né la 1ère saison de Zem, série humoristique sur les conducteurs de moto-taxi togolais, une coproduction avec Canal + Afrique et Overseas. Sur format très court de 3 minutes, la série connut trois saisons. La Saison 1 fut diffusée dès le 4 Janvier 2010 sur Canal+ Afrique et le 4 Juillet 2010 sur Comédie (France), Ma Chaine Etudiante (France) et TV5 Monde en 2012, puis la chaine A+ en 2016. Succès immédiat. Il y eut plus tard deux autres saisons dont la Saison 2, diffusée pendant l’Euro 2016 obtient en 2012 un prix spécial au Festival Vues d’Afrique de Montréal.

Puis, vint une autre série à succès, Hospital IT, qui relate une histoire africaine entre combinaison de tradi-thérapie et médecine moderne. Cette série sera également distinguée  »Meilleur Film » au festival Vue d’Afrique et nominée parmi les meilleures fictions Francophones étrangères à la 19ème édition du  »festival de la fiction TV ».

Entre projets et féminisme

Avec sa coupe de cheveux, une boule rasée laissant paraître quelques pousses grisonnantes, de grandes boucles pendantes à ses oreilles, le visage avenant, et un chemisier taillé en tissu africain aux motifs peu ordinaires, Angela Aquereburu apparaît d’emblée comme une femme atypique. Atypique à telle enseigne qu’on s’étonne qu’une telle lumière puisse être placée sous le boisseau. Femme puissante, Angela Aquereburu l’est assurément par son parcours. Créatrice dans l’âme, des idées à la pelle. Des idées pour promouvoir la femme africaine, à travers « Les maternelles d’Afrique ». Le concept : Mettre en valeur la femme sous tous ses aspects. « Mon combat, c’est la femme africaine. Parce qu’elle galère, qu’elle s’est trop longtemps laissée écrasée, doit se enfin se relever », clame-t-elle.

Le ministre togolais de la Culture, aux côtés d'Angela Aquereburu sur le tournage de la série "OASIS"
Le ministre togolais de la Culture, aux côtés d’Angela Aquereburu sur le tournage de la série « OASIS »

Angela Aquereburu est consciente de la place importante qu’est la sienne dans la société togolaise. Si elle n’entend pas recommander son modèle de coiffure, elle ne lésine pas sur les moyens pour mettre sa notoriété au service des femmes. « Je ne veux pas que les filles qui me suivent, essaient de me ressembler et fassent mon parcours. Elles se doivent d’être elles-mêmes, de ressembler à elles-mêmes », conseille-t-elle.

Depuis 2018, le studio a lancé des cycles d’ateliers de formations aux métiers de l’audiovisuel, signe que la dame, du haut de ses 42 ans, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et à la tête pleine de projets pour les futures générations. Dans un pays où la plupart des comédiens apprennent sur le tas, la formation ne peut que relever le niveau.

Edem PEDANOU (Portrait réalisé dans le cadre du projet « Egbé Nana » du Pro-CEMA)