Togo: Sept OSC appellent le gouvernement à surseoir à la préparation des élections et à libérer les autres prisonniers politiques

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – En février, à l’ouverture du dialogue inter-togolais, elles invitaient les protagonistes, notamment le parti au pouvoir et la coalition des 14, à faire le bon choix en vue du bon aboutissement des pourparlers. Deux mois après, alors que plus rien n’évolue en ce qui concerne les discussions et surtout après les actes de violences observés lors des manifestations des 11 et 14 avril, WANEP-TOGO, CNSC-TOGO, ACAT-TOGO, CACIT, REPSFECO-TOGO, CEJP-TOGO et SADD, toutes membres d’un regroupement dénommé « G7 », reviennent à la charge. Dans une deuxième lettre adressée à UNIR et à la Coalition des 14, elles les interpellent sur la lenteur du processus. Tout en conviant les deux parties au respect des principes 1 et 2 du dialogue qui portent sur la  mise en  avant de l’intérêt national et de la résolution pacifique des différends, le « G7 » exhorte  le gouvernement à respecter son engagement de surseoir au processus de préparation des élections et à prendre des dispositions pour la libération des autres prisonniers politiques. Lire l’intégralité de la lettre des 7 organisations de la société civile.

2ème LETTRE OUVERTE DE SEPT ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE AUX PARTIES PRENANTES AU DIALOGUE

Lomé, le 19 avril 2018

Aux Partis UNIR et de la Coalition des 14

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Objet : Appel à la retenue et à la pondération

Le Groupe de sept organisations de la société civile (WANEP-TOGO, CNSC-TOGO, ACAT-TOGO, CACIT, REPSFECO-TOGO, CEJPTOGO, SADD)  dénommé  le  G7,  s’est  réjoui  dans  sa  lettre  ouverte  du  22  février  2018,  du  bon  déroulement  du  dialogue  démarré le 19 février 2018 à Lomé sous la facilitation du Président de la République du Ghana, Son Excellence Nana Addo Dankwa Akufo -Addo.

Symbole d’espoir, le dialogue a permis  d’obtenir: la libération de quelques prisonniers politiques, la suspension du processus électoral acceptée  par  le  gouvernement  togolais  et  la  suspension  des  manifestations  publiques  par  la  coalition  des  14  partis  politiques  de l’opposition.

Dans ce contexte, les actes de violences, qu’a connus notre pays les 11 et 14 avril   derniers, suite aux appels à manifester lancés par la coalition des 14 partis de l’opposition, ne sauraient nous laisser indifférents, car ceux-ci font craindre une remise en cause des progrès enregistrés.

La  situation  de  ces  deux  jours  de  manifestation,  démontre  donc  à  elle  seule,  que  l’objectif  général  et  les  deux  premiers objectifs spécifiques du dialogue seront difficilement atteints, si la compréhension et confiance mutuelle continuent par faire défaut.

Aussi, la plupart des points inscrits à l’ordre du jour des discussions, annoncés à la première séance du dialogue et non encore abordés à sept (7) jours de la fin du dialogue, soulèvent autant d’interrogations que de préoccupations.

Malgré  la  tension  liée  à  l’évolution  de  la  situation  que  nous  condamnons  vigoureusement,  nous  restons néanmoins  persuadés que la classe  politique  togolaise  peut  encore  trouver  une  réponse  de  sortie  de  crise,  et  que  celle-ci  se  trouverait  dans  des  décisions respectueuses des engagements pris. Nous rappelons que les causes de la persistance de la crise au Togo se retrouvent aussi dans l’écart entre la parole et les actes.

Le  G7  prend  acte  de  la  désignation  par  la  CEDEAO   lors  de  sa  session  extraordinaire  de  la  Conférence  des  Chefs  d’Etat  et  de gouvernement sur la Guinée Bissau tenue à Lomé le 14 avril 2018, du deuxième facilitateur en la personne du Professeur Alpha Condé, Président de la République de Guinée.

S’il est vrai que le Togo a gagné le pari de la tenue du dialogue, il est aussi vrai que le succès dudit dialogue ne pourrait  émaner que du respect des 5 principes directeurs du règlement intérieur du 18 Février 2018. A cet effet, nous :

–  demandons  aux parties prenantes  au dialogue, le  respect des principes 1 et 2 qui portent sur la  mise en  avant de l’intérêt national et de la résolution pacifique des différends,

–  interpellons le gouvernement à veiller au respect du principe directeur 3, qui demande qu’on garantisse la sécurité de chaque délégué prenant part au dialogue,

–  invitons les protagonistes à se plier aux principes directeurs 4 et 5, qui les exhortent à l’emploi d’un langage courtois d’une part et d’autre part, les appellent à s’en tenir au contenu des communiqués dans leur interaction avec la presse,

–  attirons l’attention des parties prenantes au dialogue sur la lenteur du processus, au regard du déséquilibre apparent entre la durée restante du dialogue et le nombre important de points de discussion non encore abordés,

–  exhortons  le gouvernement à respecter son engagement de sursoir au processus de préparation des élections et à prendre des dispositions pour la libération des autres prisonniers politiques.

Comme le dirait Alain Leblay « Mettre en place le dialogue (…) demande des efforts et l’entretenir en demande plus encore».

TOGOLAIS, VIENS ! BATISSONS LA CITE !

Ont signé:

Mme AMEDZENU Da-do Nora (WANEP-TOGO)

  1. KEPOMEY Déla F. (CNSC-TOGO)
  2. HADEN Bruno (ACAT-TOGO)
  3. NYAKU Koffi Ghislain (CACIT)

Mme AGOUNKE Kekeli J. (REPSFECO-TOGO)  

Père Gustave SANVEE (CEJP TOGO)

  1. DOSSOU YVES (SADD)

Ampliation

–  Présidence de la république

–  Primature

–  HCRRUN

–  CNDH

–  Ambassades (Ghana, UE, USA, Allemagne, France)

–  PNUD

–  OIF

–  CEDEAO