RD Congo: Deux ONG demandent la restitution des corps des marcheurs

luzdelsol668
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(Société Civile Média) – Deux organisations congolaises ont invité mardi les autorités de la République démocratique du Congo à restituer les corps des victimes de la répression des marches du 21 janvier ayant fait au moins six morts à Kinshasa.

La Voix des sans voix (VSV) et la Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) « demandent aux autorités congolaises de restituer tous les corps des personnes tuées lors des manifestations du 21 janvier 2018 », écrivent dans un communiqué ces deux ONG de défense des droits de l’Homme.
 
« Nous avons identifié formellement six personnes tuées en marge de ces marches : cinq par balles et un par déflagration d’une grenage lacrymogène » à Kinshasa, a déclaré à l’AFP le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa. « La VSV a été saisie par deux familles dont les corps des proches ont été confisqués par les autorités », a-t-il affirmé. « C’est inacceptable qu’on interdise aux membres des familles d’accéder aux corps de leurs proches », a estimé M. Manketa. Ces familles craignent une putréfaction des corps des victimes alors qu’elles veulent juste enterrer leurs proches dans la dignité, a-t-il encore dit.
 
« Jusqu’à la fin des enquêtes »
 
« En pareille circonstance, c’est normal que la justice garde les corps jusqu’à la fin des enquêtes. ça peut prendre du temps, du fait qu’à Kinshasa, il n’y a qu’un seul médecin légiste », a expliqué sous couvert d’anonymat une source judiciaire interrogée par l’AFP.
 
Ces marches pacifiques interdites étaient organisées à la sortie des messes à l’appel d’un collectif des laïcs catholiques. La Mission de l’ONU en RDC et la nonciature apostolique ont donné aussi un bilan de six morts minimum, deux d’après les autorités.
 
Les marcheurs catholiques – rejoints par d’autres confessions – demandent entre autres au président Joseph Kabila – dont le mandat constitutionnel s’est achevé le 20 décembre 2016 – de déclarer publiquement qu’il ne briguera pas de troisième mandat. M. Kabila est resté silencieux sur cette question vendredi lors d’une de ses rares conférences de presse.
(Avec AFP)