Agroécologie : 28 producteurs de la Coopérative ‘‘Espoir’’ de Tannou formés par Eco-Impact et la CPC-Togo

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – L’association Eco-Impact promeut les bonnes pratiques agroécologiques à Tannou (Bas-Mono), aux côtés de la Centrale des Producteurs de Céréales du Togo (CPC-Togo). Expert agroécologiste, son président, Jean-Charles Sossou a formé, les 29 et 30 juin dernier, 28 membres de la coopérative ‘‘Espoir’’ (23 femmes et 5 hommes), basée dans la localité, sur les techniques de production agroécologique. Cette formation, qui a essentiellement porté sur la production d’intrants organiques (Bokashi, compostage accéléré, la fabrication des bio-protecteurs et des bio-fertilisants) a été financée par la FAO, à travers le Mécanism Forêts et Paysans (Forest and farm facility – FFF).

Village situé dans la commune du Bas-Mono 2, à six kilomètres d’Anfoin, Tannou est aussi une localité dont les activités sont essentiellement basées sur l’agriculture. Malheureusement, les pratiques agricoles adoptées ne sont pas toujours respectueuses de l’environnement.

Atelier, partie théorique

 « Il est constaté que beaucoup de producteurs de ce village dépensent énormément d’argent dans l’achat d’engrais et pesticides chimiques. A long terme, en raison d’une mauvaise utilisation ou d’une utilisation excessive, ces intrants chimiques endommagent les sols et finissent par avoir des répercussions sur la santé et le climat », déplore Jean-Charles Sossou, président de l’association Eco-Impact et expert-formateur sollicité pour outiller les membres de la coopérative ‘‘Espoir’’.

D’après ce dernier, en dépit de nombreuses sensibilisations sur les dangers liées à l’utilisation de ces intrants chimiques, peu d’agriculteurs parviennent à produire des intrants organiques faute d’accès aux vraies techniques pouvant leur permettre d’y arriver.

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Les producteurs en atelier de Biochar

Créer des paysages résilients, améliorer les moyens d’existence des producteurs

Ainsi donc, la formation sur les techniques de production agroécologique (intrants organiques, fabrication des biopesticides et biofertilisants dont le Bokashi, le compostage accéléré) organisée à l’endroit des membres de la coopérative ‘‘Espoir’’ visait un double objectif. D’une part créer des paysages résilients face au changement climatique et d’autre part améliorer les moyens d’existence, avec les organisations de producteurs forestiers et agricoles (OPFA) comme acteurs clés du changement.

C’est ainsi que le président d’Eco-Impact a été sollicité par la CPC-Togo pour outiller les bénéficiaires de la formation.

Ici, l’atelier Bio-Protecteurs/ gestion de nuisibles, extrait de plantes

 « Eco-Impact, dans sa mission de contribuer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle par l’amélioration de la qualité de la fertilité de nos sols agricoles, à l’amélioration des rendements agricoles et à la qualité nutritionnelle, a voulu contribuer à encourager les productrices et producteurs de la coopérative Espoir dans l’utilisation des intrants naturels disponibles. Ceci, aux côtés des partenaires comme la FAO à travers le Mécanisme Forêts et Paysans (Forest and farm facility – FFF), l’ IUCN, la GiZ, la CPC-Togo… », indique M. Sossou.

Lire aussi : Togo : “Eco Impact” outille les formateurs endogènes et les acteurs du domaine agricole et environnemental sur les pratiques agroécologiques

Un peu de théorie, beaucoup de pratique

La rencontre de deux jours a été essentiellement pratique et s’est déroulé sur le terrain. Elle a été l’occasion d’abord de conscientiser les membres de la coopérative sur les pratiques agricoles néfastes à l’environnement. Des informations leur ont été données notamment sur les dangers liés à l’utilisation irrationnel et inadéquat de certains produits (les pesticides chimiques) qui sont à la base de plusieurs maladies dont les AVC, la stérilité, les malformations, la cécité et les cancers.

Atelier Bio-Protecteurs / gestion des nuisibles, bouillon de cendre

Les producteurs de la coopérative ‘‘Espoir’’ ont ensuite appris à faire par le biais d’exercices pratiques, la production et l’utilisation des bio-intrants.

« Nous leur avons appris à produire des biofertilisants comme le Bokashi, le compost, la culture et la reproduction des microorganismes de forêt, le super Magro Solide, le biofertilisant liquide, les biostimulants de croissance ou de l’hormone de croissance, le bouillon de chaux (pour corriger le manque de calcium), le biochar comme amendement au sol pour l’amélioration de la structure et la texture du sol et aussi pour aider à gérer durablement l’eau », explique Jean-Charles Sossou.

Atelier Biofertilisant, Super Magro Solide

Les participants à l’atelier ont aussi appris à produire des bio-protecteurs, notamment les bio-insecticides et bio-fongicides. Par ailleurs, des techniques simples leur ont été montrées pour faire le bio-contrôle, surtout de l’état de leur sol par rapport à sa propriété biologique. De l’avis des organisateurs de la formation, ces techniques contribueront à réduire la somme dépensée par les producteurs dans l’achat d’intrants chimiques et à améliorer la quantité et la qualité des rendements. Aussi, ils connaissent les intrants bio existants, disponibles facile à produire et substituables aux intrants non agroécologiques.

Désormais outillés, les membre de la coopérative ‘‘Espoir’’ sont appelés à mettre en pratique les leçons apprises, collectivement et individuellement.

« Il est important qu’ils s’approprient tout ce que nous leur avons appris et adoptent toutes ces bonnes pratiques culturales et agroécologiques pour une large vulgarisation. Elles les aideront à régénérer et à améliorer la qualité de leurs sols afin d’agir positivement sur les productions et les rendements, l’environnement et la santé des consommateurs. C’est aussi important pour améliorer leurs conditions de travail et la qualité de leur vie », indique Jean-Charles Sossou, d’après qui l’agroécologie est une des réponses efficaces pour lutter contre les changements climatiques, pour améliorer ou pour rétablir la connexion entre l’humain et la nature.

Atelier Biofertilisant, Bokashi

Pour rappel, la CPC-Togo est une faîtière de producteurs agricole qui œuvre depuis 2008 à aider les producteurs dans leurs activités. Elle regroupe à la base, des unions régionales des organisations de producteurs de céréales des 5 régions économiques du Togo (Maritime, Plateaux, Centrale, Kara et Savanes). Ces activités principales sont, entre autres, le développement de l’agriculture durable à travers la facilitation de l’accès aux intrants agricoles Bio de ses bénéficiaires ; le renforcement de capacité sur les techniques de production agro-écologiques ; l’appui-accompagnement des producteurs à l’accès aux facteurs de production ; la promotion et développement des filières céréalières et légumineuses.